Les Experts : Neopolis

Je ne suis pas spécialement fan de comics, encore moins de super-héros masqués, mais le travail d'Alan Moore a le mérite de susciter mon intérêt, et Top 10, avec ses couleurs pétantes et son synopsis original semblait mériter le coup d'oeil. Au vu de la note, vous vous doutez que je n'ai pas adhéré.

Parce que Top 10 est un pot-pourri assez indigeste et totalement incohérent. On suit une bande de policiers du futur dans une ville cosmopolite appelée Neopolis et c'est tout ce qu'on pourrait dire sur le scénario de Top 10, parce que tout le reste, ce ne sont que des affaires dignes de banales séries policères, mais dans un univers farfelu.

Trop d'ailleurs, parce qu'entre les humains, extra-terrestres, robots et dieux, il est difficile de comprendre les règles qui régissent ce monde et leur logique. Du coup, Moore se permet un peu tout et n'importe quoi, sans qu'on puisse vraiment trouver cela incohérent vu qu'il n'y a pas de ... cohérence propre à cet univers. Pourtant, les thématiques traitées sont au final très banales et peu inspirées. Certains diront que c'est pour montrer que malgré le progrès de la civilisation, les problèmes propres aux hommes resteront toujours les mêmes, mais il en résulte que Top 10 s'apparente souvent à un vulgaire "Les Experts : Manhattan dans 200 ans", entre les problèmes de drogue, de viol, de prostitution ou de meurtre, rien de bien passionnant.

Et puis cet univers reste paradoxalement trop proche du nôtre, trop inspiré de mythes anciens, la moitié des personnages semblant issu des mythologies nordiques ou grecques et y être gay semble toujours aussi mal perçu, c'est beau le progrès. C'est là tout l'échec de ce comics : tenter de faire un univers original régi par ses propres règles, mais ne proposer au final qu'un relooking futuriste convenu d'une mégalopole comme New-York, avec ses voitures volantes et gadgets techno-complexes.

Au moins le dessin est-il de qualité et permet-il de bien de mettre en valeur cet univers bien fade, mais il a tendance à en faire trop, à sembler trop artificiel, surtout dans l'utilisation des couleurs, bien trop flashy et fluo que pour ne heurter les yeux trop sensibles. Par moment, on tombe vraiment dans la caricature du Comics de super-héros aux couleurs kitch avec des rayons lasers qui volent dans tous les sens dans des tons rose fluo et bleu électrique.

Et le tout s’enchaîne laborieusement entre deux dialogues ratés (et tantôt drôles reconnaissons-le) et bien trop longs, entre des personnages trop nombreux et trop peu esquissés que pour qu'on s'y attache réellement, le tout en résolvant des intrigues tout à fait inintéressantes. Et au final, c'est l'ennui qui triomphe.

Est-ce que le fait que je n'aime pas la Science-Fiction et les super-héros a joué dans la non-appréciation de ce comics ? Oui sûrement, mais il n'y a sans doute pas que ça.