Blue Note : Les Dernières Heures de la prohibition, tome 1 par louielouie

1933, New-York. À 30 jours de la fin de la prohibition,
dans la noirceur d’une ville à la beauté crépusculaire,
gangsters et politiciens cherchent de nouvelles
manières de se faire du pognon. Les cartes vont êtres redistribuées et
c'est dans cet environnement de fin de règne que l’on suit les aventures
de Jack Doyle, ancien grand boxeur déchu, traumatisé
par un combat vieux de cinq ans. A-t-il gagné dans les
règles, son ennemi juré s’est il couché ? Torturé par
ces questions, Jack se verra offrir de remonter sur le
ring afin de prouver sa valeur et faire taire les doutes
et les sous entendus. Mais revenir, c’est aussi retrouver
la ville, ses bars enfumés, ses petits escrocs, ses femmes
fatales, ses pontes de la mafia et bien sûr l’argent qui
domine les relations et enivrent les hommes.
Le dessin va droit au but. Dès les premières cases
les muscles se gonflent, les coups pleuvent, les os
craquent, le sang coule. On est véritablement happé
par l’extraordinaire force d’évocation de ce dessin vif
et concis.
Véritable BD d’atmosphère, chaque case est un
tableau d’une époque fantasmée. Blue Note s’inscrit
ainsi dans la droite ligne du cinéma, notamment des
polars américains des années 50. En effet, chaque
personnage possède son charisme propre et bien
trempé. Que ce soit Jack, irlandais brutal à la carrure
de déménageur, Théo son agent véreux manipulateur,
ou Coburn (ce nom…) le coach, tenancier d’un
petit resto minable d’un quartier pourri de la ville.
Tout y est. La pluie, le sol luisant, les trench-coats
remonté jusqu’au col, les ruelles sombres, les mines
patibulaires, les cigares que l’on fume accompagné
d’un whisky frelaté en écoutant cette musique
nouvelle, sexy en diable, et que l’on appelle, le jazz.
Il faut lire Blue Note, chaque dialogue est un uppercut
dans le foie, le dessin accroche et on embarque de
suite dans l’univers. Alors, chaussez vos gants de boxe,
ajustez le protège dent, serrez les poings. Round 1 !
Fight !