Devrait y avoir un 11ème commandement : tu ne seras point comme Logan

"Wolverine Origins, tom1 - Born in Blood", c'est un peu comme si le tonton Hugh se laissait pousser des griffes dans la vraie vie, et qu'il allait taillader du méchant par ci par là, à tue-tête. Jouissif à plus d'un titre, violent et sans aucun concession, le comic fore le respect de par sa violence assumée, et la brutalité animale de ses scènes d'action. Y'a pas de doute là dessus, si Wolverine revit son passé, ce ne sera pas pour les tendres.

Et pour poser son atmosphère brutale et sanglante, presque sanguinaire, Daniel Way s'arme d'une qualité inattaquable : le dessinateur et grand ami du Punisher comme de Preacher, Steve Dillon, qui fait tant parler de lui, arrive sur le personnage de Wolverine avec force et fracas. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait mal au bide pour les méchants.

Toujours aussi plaisant et spécial, le dessin de Steve Dillon fait des envieux; c'est figé, unique, atypique. Oui, son art possède une sacrée personnalité avec un style bien trempé, inimitable; en soit, ce peut-être dérangeant, à trop forte dose. Reste l'impression que tous les personnages secondaires sont des pantins, et qu'ils n'existent que pour se faire découper en rondelles par le cousin glouton.

Seulement, voilà que les visages qu'il nous dépeint se ressemblent étrangement; comme toujours c'est assez répétitif dans la caractérisation visuelle des personnages, mais ça reste tout de même très convaincant, malgré cet aspect répétitif qui pourra en rebuter plus d'un. A la limite, si vous ne connaissez pas Dillon, tentez l'expérience, vous pourriez aimer. Que ceux qui ne l'aiment pas lisent autre chose : ils n'apprécieront guère le travail proposé ici.

Personnellement, j'ai trouvé que son coup de crayon répétitif donnait, ici comme ailleurs, une sorte de cohérence à toutes les oeuvres qu'il a pu mettre en images. Parce qu'au final, ce qu'il fait est tellement atypique que t'as vite fait l'idée que tout ce qu'il a dessiné se trouve dans un même monde; que ce soit pou Preacher, le Punisher ou ce Wolverine, c'est comme si les firmes n'existaient pas, et que tous étaient ses personnages à lui dans son propre monde; cette similarité des formes est, à mon goût, très appréciable.

A côté de cela, l'écriture de Daniel Way envoie du patté dans la marre, tant la manière qu'à Wolverine de penser se révèle badass et sans concession. Dès le début, c'est bon. Au final, ça rappelle étrangement, dans la bassesse de ses personnages et leur violence barbare, l'excellent Run de Jason Aaron sur le diabolique personnage du Punisher. Un comic parfait pour perpétrer la série amorcée par le Wolverine : Origins, et la fin d'House of M.