Et pourquoi pas tenter une lecture qui de prime abord ne m'est pas attractive ?!
Voilà la démarche par laquelle je suis arrivée à prendre en main ce manga.
Et voir comment le sujet du mariage dans des sociétés semi-nomade d'Asie-centrale au XIXè siècle pouvait être traité m'a paru être un thème ma foi pas banal...moi qui suis plus habitué à suivre le comportement des Super-héros face aux dangers les plus extrêmes, et improbables ; tenter une incursion dans un domaine aussi exotique et dangereux que le mariage, ne pouvait être à mes yeux qu'un subtil défis à relever.

Kaoru Mori est une jeune mangaka, qui a déjà connu les honneurs de l'édition en France, avec une série du nom d'Emma, narrant l'histoire d'amour impossible entre un jeune homme issu de la bourgeoisie victorienne, et une jeune servante de la maisonnée.
Avec Bride Stories, elle garde la ligne temporelle, le XIXè siècle, la trame de son manga, une histoire d'amour difficile, mais une unité de lieu différente, les grandes steppes de l'Asie-centrale.

Amir est une jeune femme de 20 ans issu d'un clan de semi-nomade pratiquant la transhumance estivale les Hargal. Et elle vient d'arriver dans sa belle famille, le clan des Eyhon qui s'est sédentarisé, afin d'y épouser Karluk , de 8 ans son cadet. Bien évidement, en plus de l'évidente différence d'âge, qui en elle-même ne semble poser que peu de questions aux deux concernés, des ennuis vont venir compliquer cette idylle naissante, puisque la famille d'Amir va vouloir récupérer la jeune femme afin de faire un mariage plus avantageux.

Une histoire d'amour qui va laisser le temps aux deux principaux protagonistes de se connaître, de littéralement s'apprivoiser. Elle en devient presque naïve, dans la découverte progressive des deux caractères et des coutumes différentes des clans, dans la fraicheur des relations entre des gens « simples », tous ces hommes et femmes sont beaux et respirent la joie de vivre et d'être ensemble.

Au-delà de l'histoire d'amour impossible, ou plutôt compliqué, relativement classique, j'ai été happé par la lecture de ce manga, et littéralement transporté dans cette époque par la maestria descriptive de l'auteur.
C'est avec un luxe de détails proprement sidérants que l'auteur nous fait découvrir le quotidien des ces habitants, mais surtout un artisanat local riche, transfigurant le dessin de simples gestes figés, leur conférant un fragment d'âme. Que ce soit les tapisseries, les habits, le travail du bois, la description saisissante de paysages grandioses, le travail de naturaliste effectué sur la faune et la flore, l'auteur possède assurément un talent particulier et une passion profonde pour ce pays et ces gens, et surtout la capacité à le partager et le faire vivre.

Kaoru Mori, s'est appliquée à faire là un travail de reconstitution des us et costumes (lol) locaux, des paysages et des hommes, quasi documentaire mais surtout tout bonnement magique, transporté par ce qui ressemble plus à un voyage dans le temps et une immersion qu'à une simple lecture, ce volume augure de bonnes choses pour la suite de cette fresque humaine, et c'est presque ému que l'on ressort de cette lecture.
Cosmoclems
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le 13 oct. 2011

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