Champions (2019) par arnonaud

Critique numéro par numéro.

Champions #1 [Janvier]

Relaunch de la série Champions qui est en fait la suite du run de Jim Zub sur le titre, et il ne s'en cache pas, tout en faisant quand même les efforts nécessaires pour que les lecteurs qui, comme moi, n'avaient pas lu les précédents numéros puissent s'y mettre.

L'idée derrière ce relaunch, outre l'envie de rebooster les ventes du titre, c'est que les Champions ont décidé de voir les choses en plus grand. Il y a tout pleins de jeunes héros qui ont rejoint les membres originaux de l'équipe pour lui permettre d'agir plus efficacement et simultanément partout dans le monde.

Pour les fans de héros adolescents Marvel, c'est donc l'occasion de revoir quelques têtes qu'on avait pas vues depuis longtemps, même si les membres des Young Avengers, New Warriors et des teams X-Men adolescentes manquent à l'appel pour le moment.

Le numéro est pas mal. Y a une bonne balance entre scènes sur le terrain et moment de vie de l'équipe, avec déjà quelques relations compliquées entre certains persos, des tensions, des moments de pure découverte adolescente, des secrets... Il y a clairement un certain potentiel et on sent que certains persos pourront rapidement devenir attachants.

Par contre, les dessins de Cummings sont franchement pas ouf. Ça fait le job mais c'est jamais impressionnant. Pire que ça, la double splash qui se veut classe est assez maladroite et fait du coup un peu pitié. Ceci dit, il y a un minimum d'effort qui est fait au niveau de l'expressivité et de l'attitude des persos, et ils ont pas tous la même tronche, donc c'est pas non plus totalement catastrophique, même si c'est franchement très inégal.

Un début plutôt encourageant pour une série que j'ai envie d'aimer. J'espère que Zub et Cummings arriveront à définitivement m'accrocher au prochain numéro. [6]

Champions #2 [Février]

Après un premier numéro sympathique mais pas franchement incroyable, ce 2e numéro élève sacrément le niveau de la série et c'est très chouette. On s'intéresse ici à la mission effectuée par Ms. Marvel, Miles Morales, Viv Vision et Amadeus Cho durant le premier épisode et qui n'avait pas été très détaillée.

Ce que l'on découvre dans ce numéro est assez incroyable, avec un Jim Zub qui maîtrise vraiment très bien sa dramaturgie et qui arrive à nous offrir quelque chose de vraiment marquant. Ça rappelle les meilleures séries de héros adolescents, type Runaways, où l'inexpérience des héros est une formidable réserve de rebondissements, où tout peut mal tourner très rapidement. En outre, ce long flash-back permet de comprendre l'attitude de Miles et Amadeus durant le premier numéro, qui gagne du coup en saveur à la relecture.

Graphiquement, je ne suis toujours pas fan des dessins de Steven Cummings. Rien de catastrophique dans ce numéro, mais ça continue d'être très inégal. Toutefois, il s'est bien appliqué sur la splash page clé de l'épisode et sur d'autres cases importantes, donc globalement ses dessins m'ont beaucoup moins gêné que sur le premier numéro.

Bref, un 2e numéro qui est une excellente surprise. Je n'étais pas sûr de suivre la série chaque mois, mais cet épisode me donne vraiment envie de laisser sa chance à la série. Je suis curieux de voir les répercussions de ce que l'on a vu ici sur la suite de l'intrigue. [8]

Champions #3 [Mars]

Un numéro qui n'est pas aussi réussi que le précédent mais qui reste très sympathique. J'aime bien le fait que Zub fasse avancer plusieurs intrigues en parallèles, et nous offre des come-backs qui m'ont fait plaisir, que ce soit cette mutante qu'on avait pas vue depuis longtemps ou cette ennemie de Sam Alexander qui fait un retour très approprié à la vue de la situation actuelle du héros. Et puis il y a l'intrigue autour de Miles Morales qui continue d'être très réussie et qui continue d'apporter un peu d'émotion à la série en offrant quelques belles scènes. Ce numéro est aussi l'occasion de revoir les héros de l'équipe qu'on avait pas vu dans le #2, et de développer notamment le petit nouveau Pinpoint.

Aux dessins, Cummings continue de ne pas me faire rêver et d'être hyper inégal, notamment durant la scène d'entraînement de début de numéro où il multiplie les cases ratées. Je le trouve déjà plus à l'aise sur les scènes de dialogue, où il arrive à être plus au service du scénario, par exemple sur la splash page finale. Par contre, là aussi tout n'est pas parfait, en témoigne la gueule improbable de Pinpoint sur certaines cases.

Pour conclure, j'ai vraiment bien aimé lire ce numéro. Il faut dire que je suis friand de séries qui utilisent les persos Marvel un peu plus obscurs. C'est trop rare de voir les vilains créés dans les dix dernières années, donc je salue vraiment l'initiative de Zub. Ceci étant dit, on est pas encore au niveau des séries Runaways de Vaughan ou Rowell ou de la première série Young Avengers, qui reste des pinacles de super-héroïsme adolescent chez Marvel. Mais y a du potentiel. Il faut seulement que Zub n'en reste pas trop à décrire uniquement les faits et s'attarde toujours plus sur la caractérisation des personnages et leurs dilemmes. [7]