Depuis que la jolie Particule, une souris des villes, s’est installée dans le bosquet où habitent le lérot Chlorophylle et son meilleur ami Minimum, ce dernier n’est plus tout à fait le même. On peut le dire: Minimum est carrément tombé raide dingue de Particule, ce qui amuse beaucoup Chlorophylle, même s’il regrette leur vie palpitante d’avant. Minimum est tout chose depuis qu’il a observé la charmante petite souris se baignant dans le lac des Trois Sources, un endroit un peu magique où se mélangent, selon la légende, trois sources différentes: celles de l’amour, de l’amitié et de la séparation. Du coup, lorsque Particule choisit de bâtir une cabane à côté du lac, Minimum s’empresse de lui proposer son aide. Il demande même à Rabot le castor de lui fabriquer un volet sur mesure, avec un coeur taillé dans le bois. « Mais ne va rien imaginer, c’est simplement parce que c’est joli », se justifie Minimum auprès de Chlorophylle. Hélas, peu de temps après, alors que Minimum apporte un bouquet de fleurs à Particule, il retrouve son cabanon ravagé. Quant à la petite souris, elle a disparu! Toute la petite communauté se met alors en action pour la retrouver. Olive et Vinaigrette, les sœurs aînées de Particule, se joignent elles aussi à l’expédition. Rapidement, l’enquête menée par Chlorophylle et Minimum les mène jusque Katana, un vieux blaireau borgne et hargneux, qui a enfermé Particule dans une cage au fond de son terrier. N’hésitant pas à braver le danger, Chlorophylle et ses amis vont tout faire pour délivrer leur amie. Mais les apparences peuvent être trompeuses: et si le monstre des Trois Sources n’était pas si méchant que ça, après tout?


Lors de sa sortie en librairie il y a quelques semaines, on était loin de se douter que l’album « Chlorophylle et le Monstre des Trois Sources » allait constituer le chant du cygne de René Hausman. Le 28 avril dernier, le dessinateur verviétois est décédé à l’âge de 80 ans, emmenant avec lui son style inimitable et inclassable. Quel beau clin d’oeil que de terminer sur un album de Chlorophylle, le héros créé par son ami Raymond Macherot. C’est en effet grâce à ce dernier que René Hausman a décidé de se lancer dans la bande dessinée un beau jour de 1953. Macherot a alors 30 ans, tandis que Hausman n’en a que 18, mais tout de suite, le courant passe entre les deux hommes. Le créateur de Chlorophylle encourage René Hausman à faire du dessin son métier et surtout, il le présente à Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du journal Spirou. C’est le début d’une longue carrière, qui sera avant tout marquée par des centaines d’illustrations animalières, par de merveilleuses représentations de la nature et par une passion pour les contes fantastiques. Autant dire que c’est loin d’être un hasard si on retrouve ces trois ingrédients dans « Chlorophylle et le Monstre des Trois Sources ». A la base, le premier scénario proposé par Jean-Luc Cornette à René Hausman se déroulait en effet à Coquefredouille dans un décor urbain et on y retrouvait des voitures, des bateaux et même un sous-marin, mais c’est Hausman qui a demandé au scénariste que l’action ait plutôt lieu dans le petit bosquet, comme dans les premières aventures de Chlorophylle. « Je ne me voyais pas faire autre chose car, après tout, j’aime dessiner la nature, c’est mon fonds de commerce! », soulignait René Hausman en mars dernier. Jusqu’au bout, il aura donc été fidèle à ces animaux qu’il aimait tant.


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matvano
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le 8 mai 2016

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