Mitch Shelley, au préalable à l’état de cadavre prêt pour une autopsie, se réveille dans une morgue. Il se barre ni vu ni connu, visiblement habitué à ce genre de situations, en manipulant le métal comme le premier des X-Men. Quoi ? La référence vous abîme les yeux ? Anyway… Il prend un avion, l’avion s’écrase (à cause, ou pas, d’un démon qui s’en est pris à Mitch pendant le vol), il meurt. Il se relève dans la forêt, se découvrant un nouveau pouvoir : la capacité de se transformer en eau. C’est toujours tout à fait normal, en dehors de cette harpie qui l’a attaqué dans l’avion, bien sûr. Il décide d’aller voir ailleurs si la mort y est. Et croyez moi, elle y sera…

Plein de mysticisme, d’idées confuses sur la vie après la mort, Dan Abnett et Andy Lanning reprennent et réécrivent l’histoire qu’ils avaient déjà lancé sur le personnage chez Vertigo quelques années plus tôt. Je n’ai jamais lu ce précédent volume du Resurrection Man, mais j’ai entendu dire que l’histoire est par de nombreux points, très très similaire, si ce n’est identique.

On retrouve un tas de personnages secondaires dont certains ne vont pas révéler tous leur secrets, notamment le Mitch Shelley du passé. Celui que nous suivons a perdu la mémoire et essaye tant bien que mal de recoller les morceaux alors qu’il est traqué par toutes sortes de gens. Il y a d’abord Syriel, un personnage féminin plutôt dérangeant qui s’apparente tantôt à un démon, tantôt à un ange, mais qui reste assez mauvaise envers Mitch. Puis viennent ensuite les Body Double, deux nanas top canons qui se battent à coups de flingues et qui veulent à tout prix capturer Shelley, mort ou vif. Le premier cas n’étant pas des plus simple, vu que ce dernier ressuscite après chacune de ses morts avec un nouveau pouvoir.

La mort a une place anormalement présente dans cette série, même si vu le nom qu’elle porte, c’est plus tellement anormal. C’est le concept qui veut ça. Ainsi, Mitch n’aura jamais la chance du Super-Héros. Il n’échappera jamais à la mort, qui se fera la plupart du temps dans d’atroces souffrances. C’est assez fun au final, ça fonctionne même assez bien. Si on oublie bien évident que statistiquement, les autres héros ne devraient pas vivre plus d’une semaine ! Ou alors cela place Mitch comme un parfait incompétent… Sauf quand il cherche lui même à mourir… Le titre se mêle aussi rapidement au reste de l’univers DC. Cela n’est pas toujours justifié, mais bon, on prend. Ainsi, Shelley va même faire un tour à l’Asile d’Arkham. Ils n’auront pas l’audace de nous coller Batman qui apparaît déjà à différentes échelles (du caméo au personnage principal) dans 75% (ou presque) des 52 titres des New 52…

On nous vend un concept. C’est une chose. Mais l’histoire en elle même n’évolue pas trop. On sait grosso modo ce qu’était Shelley avant d’être Resurrection Man, mais sans plus de détails. On apprend les origines de quelques personnages secondaires, puis les épisodes suivants les oublient totalement. À tel point qu’on se demande parfois où les auteurs veulent en venir. Nous offrant ainsi des épisodes tissant une trame de fond cohérente pour partir totalement sur autre chose et disons le « inutile » la fois d’après. Reste que l’ensemble est malgré tout très fun à lire. Allez comprendre ! Ca doit être mon côté bipolaire, il prend souvent le pas en ce moment je trouve…

Les dessins sont de très bonne qualité. Fernando Dagnino nous offre des traits assez classes et des décors assez fouillis alors que la tendance actuelle est plutôt au minimalisme… On notera d’ailleurs une continuité agréable dans l’image qui là aussi, se fait plutôt rare en comics. Franchement un joli coup de crayon ! Se rajoutent à ça les superbes couvertures d’Ivan Reis dont on ne peut plus ignorer le talent.

Resurrection Man est une bonne série mais qui se perd un peu parfois dans des délires inutiles. Cependant, l’originalité du personnage et ses pouvoirs changeant en sont bien sûr ses plus beaux atouts, puis quand c’est bien dessiné… La série s’arrête hélas au numéro 12 (plus l’épisode 0). Le second tome vient donc clôturer tout ça, j’espère de belle manière (je n’ai pas encore lu le second tome) mais j’en ai bien peur, un peu trop vite.
Freytaw
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le 4 oct. 2012

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