Ce tome regroupe les deux premières mini-séries consacrées à Deadpool. Les lecteurs américains semblaient bien aimer la deuxième mini, signée Mark Waid, donc j'ai voulu laisser sa chance à l'ouvrage, qui est quand même illustré par des dessinateurs au style bien 90's, ce qui n'est pas forcément le genre de dessin que j'aime le plus (loin de là, même). Mais au final, franchement, autant l'annoncer directement : les deux mini sont extrêmement décevantes et sans intérêt.


La première mini est une histoire de chasse au trésor un peu confuse parce qu'elle nous balance beaucoup de personnages inconnus, qui sont en parti hérités de la série X-Force de l'époque, que je n'ai pas lu mais d'où venait Deadpool, donc quelque part c'est des références assez logique, avec, en outre, pas mal de persos inédits qui n'ont pas eu une grande carrière ensuite. Donc on est souvent un peu perdus, surtout au début, à essayer de savoir où va l'intrigue et qui est qui. C'est pas le truc plus accessible du monde.


Ensuite, c'est certes dessiné par l'excellent Joe Mad', avec son trait cartoony et expressif, mais ça reste le Joe Mad' du début des 90's, et le dessin trahis son époque. On a l'encrage avec les hachures n'importe quoi, le chara-design dégueulasse, la mise en page qui part dans tous les sens, les personnages féminins aux trop longues jambes (et soit elles couchent pour réussir et se font kidnappées, soit elles sont beaucoup moins balèzes que leurs homologues masculins... Youpi).


Le gros problème de cette histoire, c'est que l'intrigue de fond n'arrive pas du tout à nous impliquer (honnêtement j'en ai rien à foutre de mercenaires qui se battent pour obtenir l'arme la plus puissante du monde) et ensuite, aucun personnage n'est développé de façon à devenir attachant. Il n'y a que la toute fin de l'épisode 4 qui commence à faire des choses intéressantes à ce niveau là avec un climax vraiment réussi qui sauve cette histoire. On a les débuts du Deadpool que j'aime, celui héroïque, fragile, mais qui se cache derrière ses allures de mercenaire allumé.


Ah, et ceux qui veulent se marrer peuvent passer leur chemin. Deadpool raconte un peu n'importe quoi mais c'est plus du sous monologue de Spider-Man qu'autre chose. Et à part ça, aucune vanne. Bref, c'était pas la joie.


On pouvait espérer que la seconde mini rattrape un peu tout ça, avec quand même, Mark « Kingdom Come » Waid au scénario. Mais non, c'est pas terrible non plus. Déjà, c'est pas beaucoup plus drôle. On sent que le scénariste essaye de mettre de meilleures blagues dans les dialogues de Deadpool, mais aucune ne m'a fait réellement marrer. Après le fait que j'ai lu l’œuvre en VO, plus le fait qu'il y ait sans doutes des références à des trucs de l'époque n'a sans doute pas aidé.


En outre, on retrouve aussi une intrigue beaucoup trop tournée action. Dans la première histoire, on passait notre temps à voir se battre entre eux, et cette fois-ci on passe notre temps à voir des mecs qui veulent tous capturer ou tuer Deadpool. L'histoire est simple, Black Tom Cassidy est malade, et pour essayer de survivre, le médecin qui l'accompagne à décider de capturer Deadpool pour utiliser son facteur auto-guérisseur sur son patient. Voilà donc le Juggernaut et une armée de soldats à la solde de Black Tom à la poursuite de Deadpool, ce à quoi s'ajoute un flic d'Interpol qui veux se venger du merc'-with-a-mouth. Ce flic est tellement tout moisi, que sa vengeance annoncée en cliff de fin de la mini, n'a jamais eu lieu. Et il attend déjà depuis 94 !


L'avantage de cette seconde mini, c'est qu'il y a moins de personnages, donc Waid peut un peu plus les développer, mais on obtient franchement rien d'incroyable. Y a aucune caractérisation qui vaux le détour. J'aime bien la bromance du Fléau et de Black Tom, mais Nicienza s'en sortait mieux que Waid de ce côté là dans la première mini, et pareil sur les aspects plus touchants de Deadpool. Waid essaye de lui donner un côté fragile quand on lui enlève son masque, mais je trouve qu'il ne va pas au bout de l'idée, préférant laisser planer un mystère autour de ça... Mouais.


Quant aux dessins, il faut se payer Ian Churchill qui met certes pleins de détails dans ses pages mais qui a un style absolument horrible, 90's à 200% (bon c'est toujours mieux que du Liefeld ou du Bart Sears, mais pas de beaucoup). Poses improbables avec les persos qui prennent un quart de la page, des gros guns et des gros muscles dans tous les sens, et en plus des encreurs qui font n'importe quoi par dessus, mettant leurs hachures dégueulasses dès qu'ils le peuvent... Pff. Heureusement qu'il y a 5 pages dessinées au début du 2e numéro par le très bon Lee Weeks, ça permet de souffler un peu. Parce que le reste est vraiment pas top. Et ce n'est pas aidé par la colorisation en aplats ternes et peu inspirés et par les onomatopées numériques merdiques et trois fois trop grosses.


Bref, deux mini qui ne valent clairement pas le détour. Triste début de carrière solo pour le mercenaire dingo.

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le 18 janv. 2016

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arnonaud

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