On n'est pas dans "Harry Potter", bien que l'argument général soit le même (une école de jeunes sorciers et sorcières tenue par un vieux bonhomme). Le but de la série étant de faire rire, pas question de Mal là-dedans, mais de petites farces rigolotes destinée à distraire les lecteurs juvéniles. Il s'agit de gags en une planche, titrés de manière plus ou moins heureuse par des jeux de mots parfois lointains.
Loin également des décors somptueusement gothiques des films de Harry Potter, l'école habite une grande maison dont le seul ornement est un petit avant-corps saillant, coiffé d'un balcon à balustres pansues, tout comme l'entrée couverte donnant accès à la porte. L'insertion du magique dans le quotidien est matérialisée par ce choix, comme par la localisation de l'action dans un petit quartier tranquille d'une grande banalité.
Par contre, la fantaisie est totale dans les sortilèges (contrôlés ou pas par les jeunes élèves): auto-stop en tapis volant, combat naval dans un bateau en bouteille, problèmes mécaniques des balais volants, miroirs déformants de foire qui échangent l'image projetée avec l'apparence du visiteur, momies amicales et monstres complices, sabbats involontairement vécus par la voisine. Une touche de mélancolie dans un gag: Dracula, rejeté de ses labyrinthes gothiques ténébreux par l'incroyance tenace des foules urbaines au coeur desséché, est obligé de dissimuler ses cryptes mortuaires sous le banal camping-car qu'il est obligé d'habiter dans une banlieue incertaine.
La série étant conçue pour produire des gags au long cours, les personnages principaux sont présentés en tête de chaque album, comme dans "Astérix". Gentil et amusant.