Des Dieux et des Monstres - B.P.R.D. : L'Enfer sur Terre, tome 1 par Kab
Déjà dans le dernier tome je n’y croyais pas trop mais là, c’est encore plus flagrant et pire. Mignola et Arcudi ont décidé de faire arriver les monstres sur terre et de faire de la planète un enfer. Les villes sont décimées par des grands monstres et des cataclysmes. Cela ressemble à une longue et lente apocalypse sans compter que l’équipe principale est complètement dissoute, chacun faisant cavalier seul dans son coin. L’ambiance entre eux est aussi des plus moroses et chacun y va de ses petits secrets et de son propre agenda. Panya veut quelque chose que l’on ne sait pas encore, Johann est obnubilé par ce qu’il a perdu et à planqué un mouchard dans l’ordinateur d’Abe et ce dernier cherchait Daimio en solitaire sans que personne ne le sache sans compter sur le fait que certains de ses collègues croient qu’il est l’antéchrist. Kate est perdue sous un déluge de responsabilités et doit faire face aux diverses accusations de ses collègues et amis et des uns envers les autres.
C’est donc une ambiance des plus électrique dans le bureau le tout sur fond de fin du monde. Les deux scénaristes parviennent à rendre cette atmosphère avec brio. Pour autant, il n’en font pas trop laissant place au départ à une intrigue qui permet de retrouver le personnage de Daimio que l’on avait pas vu depuis un moment. Dans cette partie-là, je trouve qu’on est plus au début dans un épisode d’X-Files qui vire vers le film d’horreur. La seconde mission est plus en relation avec l’intrigue globale et l’apparition de nouveau personnages. J’aime vraiment cette richesse car les rappels aux anciens évènements et l’arrivée de personnages peuvent devenir importants.
Mon plus grand regret vient de la partie graphique. Guy Davis signe ici ses derniers épisodes sur la série. Le dessinateur aura été des plus réguliers et n’aura jamais faibli. C’est une grande perte pour l’identité visuelle du titre tant Davis l’avait marqué par son trait. Inutile de dire que pour ses derniers numéros, le tout est toujours aussi impeccable. Bravo !
Son successeur n’est autre que Tyler Crook, dessinateur de Petrograd. J’avais beaucoup aimé son trait dans cet album sur la mort de Raspoutine. Je dois dire que là même s’il est très bon, j’ai moins aimé. Il faut dire qu’il passe après Davis et que les deux univers graphiques sont assez éloignés. Crook est plus rond en terme de style et il y a moins de hachures et Davis me semble plus nerveux là ou Crook me parait plus pépère.
Malgré tout, ça reste de qualité. Il faut juste s’habituer mais ça va être dur.
A noter que Delcourt le vend comme un parfait point d’entrée pour l’univers et je suis bien loin d’être d’accord. En matière d’intrigues, c’est effectivement simple mais au niveau de la relation entre personnages, pour moi, c’est juste trop compliqué.