Critique des deux tomes que comporte la série

Tsutomu Takahashi dessine peu à peu une œuvre diversifiée et massive. Récit de chambara historique (Sidooh) autobiographie d'une jeunesse perdue (Bakuon Rettô), ou encore récit de fantôme en pleine crise post-Fukushima.. son œuvre est aussi prolifique que variée. Aussi, il est captivant de le voir s’atteler au polar social dur et réaliste.
Satoru est un jeune orphelin vivant dans une pauvreté extrême. Son voisin est un ancien yakuza mourrant. Ce dernier va lui demander de l'achever en échange de 5 millions de yens et d'un pistolet. Il lui demande aussi de verser une partie de cette somme aux familles des 3 hommes qu'il a tué il y a des années. Satoru va alors entrer dans un monde qui lui est inconnu, armé et doté d'une volonté de fer. Il va rencontrer Daigo, un jeune homme travesti. Après diverses mésaventures, les deux jeunes hommes éperdus de liberté vont être amené à s'occuper d'un petit garçon. Le couple de jeunes hommes et ce garçon vont formé une famille loin des normes établis par la société.
Alors qu'ils n'aspirent qu'à un peu de bonheur et de liberté, Satoru va être contraint de devoir user de la violence à plusieurs reprises tant le monde qui les entourent est dur et impitoyable.
Ce thriller sombre est passionnant tant il montre non sans beauté une société qui écrase les « faibles » et les « minorités ».
Takahashi a toujours eu un dessin des plus splendide mais il livre ici une de ces plus belles œuvres. Le traitement de l'histoire est des plus réaliste visuellement mais il s'autorise quelques passages contemplatifs et poétiques des plus poétiques. Son trait sombre fais bien ressortir toute la violence de ce dur récit.
Détonations est une œuvre aussi belle que triste, la solidarité qui se créer entre certains personnages malgré les circonstances et la créations de cette petite famille donne de l'espoir, espoir vite balayer par la l'impitoyable violence de notre monde.
Une lecture aussi belle que dure, un portait dur de la société. Takahashi met à disposition son trait virtuose pour amener émotion et poésie à la lecture.
Une excellente lecture où après Soul Keeper continue de livrer un message engagé, ici défenseur des minorités sexuelles et des familles sans lien de sang.