L’arrivée de Morrison sur les X-Men (sur le titre New X-Men, anciennement X-Men Legacy) fut une véritable bourrasque en 2001. Le génial britannique devant redonnant de l’allant et du peps aux mutants, personnages phares de l’univers Marvel. Ce fut une période vraiment de qualité pour les X-Men. Et, plus personnellement, ma première découverte de Morrison, qui deviendra par la suite mon scénariste préféré.

L’heure est venue de tout changer ! Nouvelle équipe et nouveaux costumes pour les X-Men, confrontés à des bactéries savantes, à de jeunes mutants rebelles… et à la sœur jumelle de Charles Xavier !
Grant Morrison, Frank Quitely, Ethan Van Sciver et Leinil Francis Yu relancent les enfants de l’atome dans des aventures publiées dans la série New X-Men.
(Contient les épisodes #114 à 121 +New X-Men Annual 2001)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Grant Morrison frappe vite et fort d’entrée ! Les changements, souvent radicaux, sont là dès le départ et c’est au lecteur de s’acclimater, pas l’inverse !
Les X-Men ne sont plus que quatre aux côtés du Professeur Xavier. Cyclope et Jean (limite en froid), le Fauve (qui a subi une nouvelle mutation) et Logan (toujours égal à lui-même). L’école est rempli d’élèves inconnus et tous plus monstrueux les uns que les autres. Morrison donnant l’impression que ses mutants nouvelle génération ne peuvent se mêler à la foule sans se démarquer. Clairement un signe de Morrison de vouloir pointer du doigt les mutants, histoire de les poser un peu plus en victimes.
Et peu d’entre eux ne sont mis en avant, hormis l’affreux Bec, utilisé malgré lui pour faire du mal à un personnage central et Angel, personnage subissant une mutation douloureuse, odorante, désagréable et qui se fait rejeter par sa famille alors qu’elle cherche à comprendre ce qui lui arrive, complètement apeurée.

Autre événement majeur du début du run de Morrison, l’extermination, d’un claquement de doigt, d’un peu plus de seize millions de mutants sur Génosha, Magnéto en tête, contemplant, de façon surprenante, la mort venir à lui. Tout cela sous la main la vengeresse et implacable de Cassandra Xavier, la jumelle de notre cher professionnel ! Peu ou pas de survivants, hormis la sexy, la sensuelle, la provocante Emma Frost, qui à découvert une seconde mutation au moment de l’attaque, se transformant en véritable diamant vivant. Une indestructibilité impressionnante effaçant par contre sa télépathie.

Ajoutons, encore, à cela l’arrivée de John Sublime, un directeur pharmaceutique, proposant une alternative aux humains et aux mutants, avec une troisième espèce, les U-Men ! Des humains utilisant la science (greffes, manipulations ADN) pour avoir, eux aussi, des pouvoirs comme les mutants.

Dans ce chaos ambiant, le professeur Xavier, surprend tout le monde, jusqu’à ses plus proches élèves pour révéler au monde qu’il est un mutant ! Avant de fuir en compagnie de Lilandra et laisser ses X-Men se dépatouiller avec les retombées de cette fracassante révélation !

Grant Morrison pose, donc, d’emblée sa patte sur l’univers mutant. Il amorce un virage important et soudain. Tellement soudain, que même lui, semble un peu e perdre dans sa narration. Ce n’est pas toujours clair, pas toujours limpide, on a l’impression de perdre le fil par moment sur certaines conversations qui passent du coq à l’âne comme cela.
La narration est décousue par moment, Morrison abordant un sujet, avant de la lâcher d’un coup et de passer à totalement autre chose avant d’y revenir plus tard. Mais, rien de bien méchant, cependant.

Au dessin, quatre dessinateurs, c’est beaucoup pour un tel volume. Surtout pour une série, ainsi relancée. Si Frank Quitely nous ne met plein la vue d’emblée avec son trait si particulier, si génial que j’adore tant, ainsi qu’avec les nouveaux looks, tellement plus crédibles que ce qu’on avait avant (bien que la tenue d’Emma, bien qu’aguichante, me semble impossible à tenir sur une personne, et puis elle serait nue, ce serait pareil).
Les dessins sont moins impressionnants avec Ethan Van Sciver, bien que dans la lignée de ce que fait Quitely, sans la finesse dans les visages, ou dans les détails. Quand à Igor Kordey, évitons le sujet. Enfin Leinil Francis Yu s’en sort plutôt bien, mais son annual qui se lit le bouquin de travers m’horripile. Notons également un épisode intéressant, le dernier, sans texte, montre l’incroyable talent de Quitely qui arrive à merveille à retranscrire tout ce que Morrison voulait nous dire.

Bref, malgré une narration un poil chaotique par moment, Grant Morrison frappe fort et nous montre très clairement que son run va être grandiose. En doutions-nous ?
Romain_Bouvet
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le 2 mars 2015

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Romain Bouvet

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