« Jarnicoton de saperlopp’ ! »

Palme d’or du grand écart scénaristique maîtrisé ! Le premier tome nous avait laissés en plein milieu d’un flashback sur plusieurs centaines d’années, et Téhy allait bien devoir se frotter à cette grande jonction historique à peine effleurée jusqu’alors. Et surprise ! il la réussit haut la main : une intrigue souple, qui alterne entre plusieurs époques, et éclaircit aussi bien la destinée de Jam et la Fée, que l’évolution politique de la caste Miyaké. Alors que le premier tome pouvait un peu nous laisser sur notre faim côté rebondissements, ici au contraire, c’est remarquablement bien mené.

Les dessins sont toujours aussi clairs : ce deuxième tome est même un cran au-dessus du premier. La course-poursuite initiale dans la cathédrale-forteresse est haletante, les émeutes finales contre les Miyaké profitent d’une mise en couleurs parfaite ... et entre ces deux époques, le long voyage glacé de Jam et la Fée est bouleversant, servi par une composition des planches vraiment irréprochable.

Comme pour le premier tome, le dessin rehausse l’intrigue et surtout les personnages : Jam tout d’abord, mais aussi Wolfgang Miyaké, un tyran un peu en-dehors des clichés habituels ... on espère que Téhy poursuivra ce bon filon dans le troisième et dernier tome.