Mieux que "La rose et le glaive" !…

Après "La grosse Tête" (que j'aimerais bien chroniquer un de ces quatre, il est passé assez inaperçu et à mon avis c'est fort dommage), voici un nouveau parti pris fort dans l'univers de Spirou : celui de Benoît Feroumont ! L'auteur nous amène dans un récit où Spirou apprend que son copain Fantasio se marie : il doit se trouver une nouvelle partenaire pour ses aventures ! Heureusement, Seccotine est dans les parages…

L'album n'est pas dénué de défauts : le récit est très convenu et pas vraiment frappadingue, tout en restant sympathique, et contient des personnages aux airs vraiment très méchants

C'est dommage car on aurait facilement pu s'en passer, c'est le genre de détails qui font qu'il s'agit d'une histoire fabriquée pour être lue par un public assez jeune, alors que l'album sera sans doute essentiellement lue par des adultes.

C'est quand même un assez bon album, pour différentes raisons : d'abord, j'adore le dessin de Benoît Feroumont, dont le dessin très rond, coloré et expressif est très charmant et d'une très grande clarté, parfaitement lisible. Cependant je pense qu'il a dû dessiner l'album assez vite car il y a une ou deux cases qui m'ont vraiment heurté dans l'album !…
Ensuite, l'auteur crée une histoire de femmes dans un univers très masculino-masculin ! C'est le cas de toutes les bandes dessinées de cette époque : Spirou, Tintin, Blake & Mortimer, Astérix… Les femmes sont des grandes absentes, elles sont au mieux une minorité inclue par politesse (la schtroumpfette, Seccotine, la Castafiore (super flatteur pour les femmes, en passant)…). Ici, l'auteur brise le caractère de vieux garçon de toutes les héros canoniques de ces bandes dessinées : Fantasio est amoureux, s'installe en couple, s'apprête à se marier ! L'auteur brise également par ce biais le poncif de la paire de héros masculins (Spirou et Fantasio, Tintin et le capitaine Haddock, Blake et Mortimer, Astérix et Obélix…) puisque Fantasio est remplacé au pied levé… par une femme !… Enfin, tous les protagonistes de ce récit, hormis Spirou, sont des femmes !…
Enfin, l'auteur fait des remarques tout au long de l'album qui remontent les bretelles aux hommes et défendent les femmes, que ce soit concernant le mannequinat, les attentes concernant leurs silhouettes ou leurs performances sportives.

Enfin, l'album enrichit l'histoire originelle de Spirou en justifiant sa vie héroïque par une dette familiale terrible dont il s'efforce de se racheter, se prouvant qu'il vaut mieux que ses ancêtres.

Un album divertissant et bien fait et qui marque donc plein de points par toutes ces qualités. Bravo Benoît Feroumont !