Fool on the Rock est un manga très court (4 tomes, 22 chapitres) écrit par Chihiro Tamaki dont le thème principal est la musique. Ce manga est paru en 2008, année importante pour le manga musical puisqu'il s'agit également de la dernière année de parution de Beck. Car oui, quand on parle de manga et de musique, il est difficile de ne pas penser à Beck.
Et il faut dire que Fool on the Rock souffre la comparaison.
Hoshino est un lycéen un peu dans la lune qui ne s'intéresse guère aux cours. Ancien guitariste, il a arrêté de jouer de cet instrument quand son groupe du collège l'a viré car il n'avait pas un niveau nécessaire. Mais sa rencontre avec Ninomiya, jeune prodige au violon, lui permet de se rappeler à quel point il aime la musique et surtout le rock.
Hoshino décide donc de se relancer dans la musique et notamment de monter un groupe. Il rencontre alors Imai, chanteur qui a dépassé la trentaine et s'exhibe nu sur scène en criant sa rage. Hoshino est subjugué et devient le guitariste de ce groupe qui commence juste à naître.
Faire un résumé de la suite du manga me paraît être une tache ardue à laquelle je préfère passablement renoncer. En effet, à partir du chapitre 9, Fool on the Rock change drastiquement de direction. C'est à dire plus d'un tiers du manga est mis de côté.
Cette première partie s'intéresse à Katsumi et Kyoko. Le premier est le bassiste d'Imai et d'Hoshino, un beau gosse très doué. La seconde est sa petite-amie mais également la fille qui va faire craquer Hoshino. Du chapitre 4 au chapitre 9 l'histoire se centre sur ce triangle amoureux pour être mis de côté ensuite.
Le reste de l'histoire s'intéresse au groupe de Imai et Hoshino, ceux-ci recrutent un bassiste et une batteuse. Le groupe va alors avancer, vivre ses premières galères, faire ses premières dates, douter et avancer. Cette partie est plus réussie dans le fond et dans la forme. Le manga devient touchant, l'unité du groupe apparaît réellement là où elle n'était qu'illusoire avant. Et la fin est très bonne, touchante de réalisme.
Or, le réalisme fait parti des qualités qui manquent à ce manga où tout le monde peut faire un concert n'importe où. On peut aussi ajouter que Fool on the Rock souhaite avoir un aspect shonen et être une initiation à la musique mais se loupe grandement. Il faut ainsi attendre le tome pour connaître l'existence des mesures en 4/4, présentées comme une avancée et le métronome est présenté comme un graal au début.
On se concentre sur du détail qui devrait être assimilé par tout musicien débutant et on oublie totalement l'essentiel : la vie du groupe et le réalisme des galères.
N'oublions pas également l'aspect exagéré de plusieurs passages, de plusieurs personnages.
Graphiquement, le manga est assez moyen, sans être moche il a un côté un peu rapide et jeune. Ca manque de sérieux à mon goût. De même, la mise en page n'est pas toujours bonne.
Bien qu'étant touchant par moment, les différents messages ne convainquent que rarement et le manga offre trop de diversité et pas assez de retenu et de concentration pour être réellement convaincant. Une lecture rapide et amusante mais relativement superflue.