GE Good Ending
6.7
GE Good Ending

Manga de Kei Sasuga (2009)

Je n'ai rien contre les romances dans les mangas, mais en général il ne faut pas que ce soit le seul élément d'intrigue, ou alors il faut qu'il y ait une grosse dose d'humour ou de boobs. Pas exemple j'ai adoré Larme Ultime, Nodame Cantabile, Cross Game ou encore Genshiken.


Par contre Good Ending c'est un manga 100% romance, il n'a rien d'autre à proposer, et là à mon avis il faut qu'il assure. Du coup ma note est peut-être un peu sévère. Pourtant Good Ending avait plutôt bien commencé, les dessins étaient jolis, le rythme pas mauvais, il y avait ce qu'il fallait de rebondissements et de passages plus légers.


En plus l'auteur avait opté pour une approche "réaliste", sans personnages excentriques et avec des situations plutôt crédibles. Malgré le fait que l'intrigue se passe au lycée, les héros ne sont pas complètement niais, il ne leur faut pas 20 tomes pour se tenir par la main et 30 de plus pour se faire un bisou, en soit c'est déjà pas mal. Il y a même des gros râteaux qui font mal, des cœurs brisés et des exs relous. Bref, on n'est pas dans l'absurde ou l'édulcoré, et en général l'auteur évite d'en faire des tonnes, on pourrait presque y croire à cette histoire tellement ça nous rappelle des trucs qu'on a vu ou vécu (au lycée ou ailleurs).


Malheureusement ça c'était au début. L'idylle entre moi et Good Ending n'a duré qu'environ 8 tomes, là tout est parti en sucette... Tout est devenu trop prévisible, les rebondissements trop artificiels, le ton est devenu inutilement grave et les situations ridicules s'enchaînent. Le héros est dans une espèce de dépression permanente (ce qui ne le rend pas plus sympathique), et les passages légers deviennent inexistants, étant systématiquement entachés par du drama. Les dessins eux ne deviennent pas moches, et le rythme est toujours bon, le problème c'est le scénario. En bref, la seconde moitié de Good Ending est particulièrement médiocre, et dans sa globalité il est mal écrit.


Maintenant je vais développer mes griefs mais par la même occasion je vais aussi dévoiler toute l'intrigue, vous êtes prévenus. J'ai mis une grosse balise spoiler alors vous pouvez passer directement à la conclusion si vous comptez lire le manga.


Le gros défaut de Good Ending c'est son intrigue, que j'ai très envie de résumer à ça : Yuki (la brune) aime Seiji (le héros benêt), c'est réciproque, mais Yuki a vécu un traumatisme lorsqu'elle sortait avec son ancien petit-ami, ce qui la bloque avec les garçons. Seiji l'aide à faire une croix sur son passé, ils vécurent heureux et lancèrent un élevage de Razmoket®.


Oui je sais que j'ai résumé l'intrigue à sa plus simple expression, mais c'est qu'à mon avis c'est ce que l'auteur avait en tête dès le début, d'ailleurs il nous l'annonce par le titre de son manga. Mon impression c'est qu'ensuite il a brodé autour de ça, en rajoutant les potes du héros (le sportif simplet et le beau gosse surdoué, comme c'est original) et des personnages secondaires féminins inutiles à la pelle (Risa, Riko,... et Mei détenant la palme).


Et surtout il invente Shou (la blonde), la "rivale" de Yuki, autrement dit la fille n°2, le lot de consolation que le héros va traiter comme une malpropre. Et cette chanceuse va finir par se faire engrosser 2 fois (à 26 ans) par son ex-petit ami qui dit clairement qu'il l'aime parce qu'elle est pratique (comprendre niaise et soumise) et qui la séduit en la stalkant, une méthode qui comme chacun sait, à un taux de réussite de plus de 90%, c'est fou comme les femmes aiment qu'on fasse la planque devant chez elles. Et pendant sa planque ce gourgandin n'a même pas le bon goût de ramener du anpan avec du lait, c'est une honte.


A part Yuki et Seiji, on dirait que tous les personnages sont là pour faire du remplissage ou ne sont que des outils pour l'intrigue. Ca se sent vraiment vers la moitié du manga comme je le disais plus haut, car à ce moment là Yuki et Seiji sortent ensemble, en toute logique tout aurait dû s'arrêter là, mais clairement l'auteur ne le voulait pas, en effet il n'y a pas encore eu assez de péripéties et de drama à son goût. Alors il les fait se séparer d'une façon complètement artificielle sous un prétexte débile.
Ce prétexte c'est le traumatisme qu'a vécu Yuki lorsqu'elle était au collège. Des garçons de sa classe avaient filmé en cachette puis diffusé sa "1ère fois" avec son petit ami de l'époque, et avaient fait croire que c'était le fait dudit petit-ami. Sûr que ça peut être traumatisant, le truc c'est qu'on ne comprend pas en quoi ça l'oblige à quitter Seiji. Ils s'aiment tous les deux, se font confiance, pourquoi ne décide-t-elle pas d'attendre un peu si elle fait un blocage sur le sexe ? Pourquoi ne pas essayer de surmonter cette difficulté avec Seiji ? Elle le quitte comme si c'était la seule et unique option possible. En espérant quoi ensuite ?


Du coup, gros rebondissement à la noix : Yuki quitte Seiji, qui peut aller découvrir les joies de la bagatelle avec une fille moins compliquée (Shou). Alors qu'on sait très bien qu'ils vont finir par se remettre ensemble, cette situation dure environ 8 tomes, c'est long quand même. D'ailleurs pendant ces 8 tomes on n'a de cesse de nous montrer que Yuki ne peut pas oublier Seiji et que lui-même n'en a en vérité rien à faire de la fille n°2. Ces deux derniers points sont particulièrement mal écrits car d'une part on ne comprend pas pourquoi Yuki persiste à refouler ses sentiments pour Seiji, d'autre part le narrateur persiste à vouloir nous faire croire qu'entre Seiji et la fille n°2 "c'est du sérieux" alors que ça crève les yeux qu'il va la larguer pour Yuki.


Voilà pour la prédictibilité, maintenant je vais parler des fautes de goûts. J'ai déjà évoqué le séducteur-stalker (Kento) et sa gentille bonniche de Shou qui se fait traiter comme une merde par les mecs mais sans leur en vouloir (enfin si, un peu, c'est son côté tsuntsun, mais en vrai elle ne leur en veut pas) et avec le sourire. Mais il y a aussi le gentil kidnappeur de Yuki, Tôru "Ohhh on a bien fait de ne pas appeler la police, c'est quand même mieux pour eux deux, sinon vous imaginer leur réputation ?".


Et puis il y a la dernière péripétie ultra-clichée, avec Seiji en prince charmant et Yuki en princesse à sauver, où tout le monde s'indigne que le père de Yuki lui impose sa volonté sans pour autant remettre en cause son raisonnement "Tu as été humiliée publiquement et kidnappée, je vais t'enfermer dans ta chambre pour que tu ne fasses pas plus honte à la famille.". Bon, ils ont l'air de se dire quand même que c'est pas très très gentil mais après tout "Si son père l'a décidé, on ne peut rien y faire.".
En fait Yuki est incapable de se sauver toute seule, il lui faut l'aide de Seiji. Le pire c'est que celui-ci ne fait rien de spécial, c'est juste qu'elle est incapable de prendre seule la décision de s'enfuir (?) et qu'il faut que Seiji la prenne pour elle, littéralement elle se dit « Si Seiji vient me chercher, je m’enfuie, sinon je me soumets à mon père ».


Et puis dernière chose mais pas des moindres : l'épilogue. Le putain d'épilogue. Déjà il y a un côté complètement irréaliste, tout fini bien pour tout le monde et tous les couples formés au lycée sont toujours là 10 ans plus tard, mais bon ça encore ça peut passer, je suis tolérant. Par contre merde, tout ce à quoi on a droit c'est à une belle brochette de couples gagas qui "fondent un foyer" et pondent des mioches à 26 ans ? Ca correspond peut-être à l'idée que les Japonais se font d'un "good ending" mais moi franchement je trouve ça triste et ça me fiche la gerbe.


Il faut reconnaître que, globalement, Good Ending est un manga de facture honnête, il y a des choses bien pires qui se comettent dans certains ateliers de mangakas. Malheureusement il est tellement prévisible et les fautes de goûts sont tellement nombreuses dans sa seconde partie, que sans intrigues secondaires dignes de ce nom, sans humour et sans boobs pour le sauver Good Ending est quand même un mauvais manga. Je ne conseille pas.

Pizza
4
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le 1 oct. 2015

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Pizza

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