Gordon est parti et le GCPD doit se reconstruire. Les liens de confiance qui rattachaient les forces de l'ordre et la chauve-souris n'ont jamais été aussi fragiles.


Gotham est aussi vulnérable qu'avant. Malgré tous les efforts qui ont été déployés au nom de la justice, un mal intangible ronge chaque habitant malgré lui : c'est le contrat tacite qui lie la ville à ses occupants. Tous sont susceptibles un jour ou l'autre de faire une erreur, toujours sans retour possible car rien ne s'oublie. Et les erreurs à Gotham se découvrent dans une mare de sang et sous les projecteurs.


Cela sert-il encore de se battre pour elle, alors qu'elle brûle d'un feu ininterrompu ? Les blessures n'ont jamais le temps de cicatriser.


La Ville n'est plus le territoire d'un demi-dieu. C'est ce que les flics de la Crime essaient tant bien que mal de se persuader et ils donneraient de toute leur âme pour panser les plaies, même s'il est désormais impossible de faire ou de défaire quoi que ce soit sans le soutien et les méthodes du Masque. Il est difficile de dépasser la légende et de reprendre les rênes de la justice.


On peut accuser Batman de se créer des ennemis, de cultiver ce fantasme parmi la foule, que l'on peut devenir plus qu'un simple gangster, que l'on peut s'élever au niveau de ces artistes qui tous les soirs s'exhibent dans le grand Show, ces fous qui possèdent une loge privée à vie dans l'asile d'Arkham. Batman incite malgré lui à la violence. Difficile pour la justice de se défaire d'un contrat avec le diable en personne.


Les flics de cette ville sont tous exposés à la violence, sous toutes ses formes. La majorité s'est laissée emportée dans la corruption. Peut-on vraiment les juger pour cela ? D'autres continuent le combat et y perdent beaucoup, souvent beaucoup trop.


Gotham Central, ce sont des histoires humaines déchirantes, des billets passés en dessous de table, des entretiens corsés, des passages aux mains, des êtres monstrueux, des cadavres, des cadavres, des cadavres, encore et encore.


Gotham Central est un feuilleton hallucinant.

Paul_Spichon
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le 2 août 2015

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Antoine M

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