L'idée d'un tome spécial écrit avec une ex-star de X était d'autant plus alléchante qu'elle était très cohérente avec l'esprit libertaire de DoggyBags. Après 5 tomes en dents de scie, la série avait d'ailleurs clairement besoin de trouver un nouveau souffle et cette collaboration était peut-être le concept qui allait le lui permettre.

Seulement voilà, ça commence déjà mal avec l'intro de Célyna Tran (ex-Katsuni pour les connaisseurs de films pour ados) qui nous explique qu'il a fallu à Run et elle 2 ans pour maturer ce projet dont ils avaient tous les 2 très envie sans savoir véritablement ce qu'ils voulaient en faire. L'intro est très bien écrite et les quelques idées lancées dans cette préface vis-à-vis des raisons qui l'ont poussée à faire ce métier sont plutôt intéressantes mais on sent déjà comme un début de justification foireuse pour ce qui va suivre et pour cause...

La première histoire peut se résumer en une phrase et est d'une simplicité comme d'une maladresse regrettables qui frisent le ridicule. Célyna nous met de gros sabots bien lourds et choisit de mettre en scène un combat pour illustrer sa décision d'utiliser son corps comme d'une arme face à ses luttes intérieures. Alors ok dans le fond, ça tient la route mais dans la forme, quel intérêt de voir ce combat s'étaler sur des pages entières sans aucune nuance ? Plutôt que de trouver des idées originales pour étayer son propos au second degré, elle pose vite fait les bases de son histoire à elle et l'utilise comme un simple prétexte à des pages de baston ultra-basiques sans saveur qui ne racontent rien. C'est bien simple, les gens qui ont fait l'impasse sur son texte d'introduction ont du croire au foutage de gueule total tant c'est vide de sens et d'intérêt. On nous avait pourtant vendu un projet réfléchi et personnel, ça commence mal.

La seconde histoire est encore pire de vacuité, quant à la 3ème, si elle a le mérite de partir d'une idée intéressante en revisitant un fait d'actualité réel, tombe vite dans le n'importe quoi et se révèle au final complètement artificielle.

Au final, les textes de Célyna en préambule de chaque histoire sont intéressants et on sent qu'elle a des choses à raconter et qu'elle ce qu'il faut là où il faut (je parle de la cervelle bien sûr), j'ai simplement l'impression qu'elle a été incapable de le transcrire avec les codes de l'univers BD + les codes Doggybags. D'où une impression qu'elle n'est pas la seule fautive dans l'affaire.
Au final, je me suis ennuyé ferme et j'ai clairement eu l'impression de perdre mon temps.

Côté graphique, ça tient très bien la route mais je me demande combien de temps les p'tits gars du label Ankama vont consacrer l'immensité de leur talent à ces histoires qui ne rendent pas honneur aux heures qu'ils y passent.
Ouaicestpasfaux
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le 22 août 2014

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