Une fin trop abrupte

Ce second tome (contenant les numéros #8-12, #0) est sans nul doute meilleur que son prédécesseur, pourtant il commençait mal. L'arrivé de Nelson au scénario en remplacement Mackie n'aidait pas à être confiant sur la suite du titre.
Pourtant, et c'est sûrement là le pire, Nelson produit le pire pour ce genre de série : une bonne écriture qui fait qu'après avoir vécu le pire, on se dit qu'on va enfin avoir une série stable et ayant un minimum de qualité (ça n'est pas non plus la série du siècle) mais c'est là le coup fatal : Ravagers doit s'arrêter. DC a décidé de cesser cette série qui, évidemment, n'avait aucune raison d'exister. On comprend tout à fait la décision de l'éditeur, on s'étonnera davantage du temps qu'elle a mis pour arriver. Mais c'est tout de même un regret de ne voir cette décision n'apparaître que maintenant.

Pourtant au début, on se dit qu'on assiste au pire : le numéro #8 présente une Rose Wilson bizarrement redevenue tolérante et non plus une assassin folle. Si on apprécie ce retour à la normal, on trouvera ça fortement incohérent avec le reste du propos de The Ravagers. Elle et Warblade sont donc à la recherche d'un mutant .. Enfin comprenez qu'on parle d'un jeune metahumain. Le point important c'est que sans qu'on comprenne vraiment pourquoi ils doivent sauver un village tout en étant menacer ensuite d'être tué par leur chef Harvest. Le tout avec un combat contre les Ravagers particulièrement mal écrits.
Cet arc est vraiment pathétique, sans réel but et on se dit que ça y est, la série touche le fond.

Et pourtant, c'est là on se surprend à découvrir du mieux ! L'équipe arrive à trouver un vrai esprit Teen, notamment grâce à un couple Beast Boy/Terra qui sonne relativement juste malgré le Out of Character complet. Thunder gagne en humanité, Ridge évolue encore de belles manières et surtout de façon surprenante. Niles parvient lui aussi à être moins sujet à « mais en faite c'est un méchant ».
On a même des rires, de beaux moments et tout sonne très juste dans une ambiance X-Men, certes, mais surtout Teenagers et ça c'est cool ! Un vrai bon moment.

Bien entendu, ça ne doit durer qu'un temps et un affrontement de titans arrive avec un Deathstroke qui forcément détruit tout le monde (évident, non?). On enchaîne alors les twists pour des révélations incroyables et surprenante et une fin très triste.
Si je ne vais pas révéler ce que l'on apprend sur Fairchild, je dois dire que l'idée est osée. Quelques pages plus tard on comprend qu'Harvest avait raison depuis le début : les Ravagers étaient condamnés, tout était joué d'avance. On a un sentiment d'échec alors. Echec pour les personnages et échec pour la série qui parvient, in fine, à donner envie d'être lu. J'ai pris beaucoup plus de plaisir avec les 3 derniers numéros qu'avec tout le reste de la série. Dommage que ça n'ait pas pu continuer avec cette nouvelle impulsion.

Voilà, une fin de série doublement décevante : parce que la série est médiocre mais parce qu'elle donne enfin envie d'être lue dans la dernière ligne droite.
Des idées sympathiques, une écriture qui remonte. Alors certes, on reste dans du facile et beaucoup de stéréotypes, mais finalement on garde une petite affection pour un univers qui va s'effondrer sans qu'on n'en reparle jamais vraiment … En effet, des années après la fin de la série, j'ai un doute que le sort des Ravagers ne nous soit jamais connu.