Beasts of Burden, la ligue canine extraordinaire
S'il y a bien quelque chose que je déteste autant que les pubs de bébés qui parlent, ce sont bien les animaux qui parlent. Le résultat est vain la plupart du temps, avec pour seules ambitions d'attendrir le public à moindre frais. Autant dire que je n'attaquais pas la lecture de Beasts of Burden dans les meilleures dispositions, une série pourtant louée par la critique et vaillamment soutenue par son éditeur, Dark Horse.
BEASTS of Burden est né dès 2003, dans les pages des anthologies Dark Horse Book of Witchcraft, Book of the Dead et Book of Hauntings, avant de devenir en 2010 une série-limitée, et de voir l'intégralité de ses épisodes réunie dans un superbe recueil intitulé Animal Rites. Pour être honnête, c'est la facture remarquable de ce TPB [1] qui m'a amené à découvrir la série. Dos toilé, planches au format légèrement agrandi, qualité du papier, etc. Dark Horse a fait un travail de maquette parfaitement cohérent avec la ligne pourtant trouble du récit. Le pavé en mains, j'étais à la fois curieux et agacé d'avance de voir comment les auteurs allaient parvenir à m'accrocher avec leur gang de sacs-à-puces. De plus, si Evan Dorkin et Jill Thompson (Sandman, Scary Godmother, Magic Trixie), m'étaient jusqu'ici inconnus, je ne pouvais tout de même pas ignorer leurs deux Eisner Awards (Prix de la meilleure publication pour adolescents et Prix du meilleur illustrateur/peintre), décernés en août 2010. Mais un Eisner Award (bon, d'accord, deux...) fait-il à coup sûr un bon bouquin ?
30 millions d'ennemis
Les événements de la série se déroulent à Burden Hill, un petit village paisible, aux habitants shootés à la joie de vivre, aux jardins fleuris, à la pelouse trop verte pour être honnête... Car dans l'ombre de ces jolies palissades se prolongent d'inquiétantes ténèbres. Heureusement pour nous, humains, une équipe d'un genre velu veille au bien-être de nos quar(...)