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Hunt and Be Hunted - Worlds' Finest, tome 2 par Ninesisters

Petit rappel. L'histoire du comics est composée de plusieurs époques. Les deux premières sont appelées âge d'or et âge d'argent, et commencent respectivement à la fin des années 30 et au milieu des années 50 ; entre les deux, la plupart des séries de super-héros disparaissent. Avec le début de l'âge d'argent, DC Comics décide de relancer des versions modernisées de ses anciens personnages, avec de nouvelles origines, de nouveaux costumes, et de nouvelles identités. Question : que faire des vieux héros ? La réponse viendra en 1961 avec la création des mondes parallèles : nous nous retrouvons avec une Earth I pour l'âge d'argent, et une Earth II pour l'âge d'or, cette-dernière étant plus avancée de 20 ans. L'idée fera des petits, et permettra notamment de justifier l'existence des univers rachetés par DC Comics, comme celui de Fawcett Comics. Mais avec la multiplication des terres parallèles, cela devient rapidement le bordel ; si bien qu'en 1985, à travers Crisis on Infinite Earths, l'éditeur fait le ménage, détruit son propre multiverse, et rapatrie sur Earth I les personnages dont il a encore l'utilité, comme Blue Beetle et Captain Marvel.

En 2011, Flashpoint doit remplir une fonction similaire à celle de Crisis on Infinite Earths, en permettant d'intégrer l'univers Wildstorm et de remettre la continuité à zéro (ce qui ne sera pas totalement le cas). Mais là, surprise : l'éditeur réintroduit son concept des terres parallèles, avec une Earth II similaire à celle d'origine, donc avec les héros classiques mais plus âgés. Des héros qui auront eu le temps d'élever des héritiers et des successeurs, à l'instar d'une Supergirl aux formes improbables, et d'une Robin issue des ébats beaucoup moins improbables de Batman et Catwoman.
Après un combat contre Darkseid, nos héroïnes sont aspirées par un tunnel de téléportation d'Apokolips et atterrissent sur Earth I. Tandis que la première décide de devenir suffisamment riche pour faire concevoir par une armée de scientifiques un moyen de rentrer chez elles, la seconde reprend ses anciennes activités de justicière sous un nouveau nom : Huntress. Mais c'est ensemble qu'elles devront combattre les armées d'Apokolips pour arriver à leurs fins.

Worlds' Finest appartient à la seconde vague du New 52, celle destinée à remplacer les titres n'ayant pas rencontré le succès escompté. Ils ne rigolent pas chez DC Comics. En l'occurrence, celui-ci remplace Mister Terrific, dont il est une suite directe ; aspect qui ne sera d'ailleurs explicité que dans ce second tome, Hunt and Be Hunted, ce qui n'est pas très agréable pour ceux qui, comme moi, n'ont pas lu les aventures de l'homme du Fair Play...
Ce comics est bâti d'une étrange façon, puisque nous suivons en parallèle le combat de Power Girl et Huntress contre une menace qui ressemble de plus en plus à Darkseid, et ce qui a pu leur arriver après leur apparition dans notre monde. Il y a donc énormément de flashbacks, et même si chaque saut dans le temps est bien indiqué, il sera demandé au lecteur d'être attentif.

Avec Worlds' Finest, nous nous trouvons clairement dans la veine des séries atypiques du New 52. Non seulement les personnages ne sont pas les plus connus de DC Comics, mais elles ont surtout leurs propres problèmes à résoudre, ce qui les met radicalement en marge de tout le reste de cet univers. L'idée des deux héroïnes perdues dans notre monde, qui cachent leurs identités, et qui n'utilisent leurs aptitudes que pour atteindre un but finalement égoïste - même si Huntress, conditionnée depuis l'enfance, sera plus prompte à aider son prochain dès qu'elle commence à s'ennuyer - voilà qui est suffisamment original pour nous donner envie d'y jeter un œil.
Après, le concept souffre quand même de quelques limites. Elles agissent comme si notre monde ne les concernait pas, et dans le fond, cela semble réciproque : alors que Power Girl est une des entités les plus puissantes sur Terre et que la moitié de leurs actions sont illégales, personne n'a jamais remarqué leur existence... Quant à la construction sous forme de flashbacks, si elle permet d'entrer immédiatement dans le vif du sujet tout en apprenant à connaitre nos héroïnes, il s'en dégage trop souvent une impression de chaos ; surtout quand elles sont confrontées aux conséquences d'un de leurs actes passés, avant que nous ne découvrions ledit acte.

Pour le reste, il s'agit d'un titre agréable à suivre, justement en raison des spécificités de Power Girl et Huntress, uniques dans le monde de DC Comics. Et comme elles, nous ne pouvons qu'appréhender leurs confrontations avec les héros de cet univers, en raison des liens complexes qu'elles entretiennent avec eux. Cela ne va malheureusement que rarement plus loin que le simple divertissement, certes agréable à parcourir mais parfaitement dispensable pour l'instant. Pire, ce second opus souligne les défauts du précédent, et ne bénéficie plus de l'effet de surprise de ce-dernier. C'est un peu le problème des séries conceptuelles : à moins de s'appuyer sur une idée innovante ou un style particulier, il s'avère souvent difficile de maintenir l'intérêt.
Hunt and Be Hunted se ferme toutefois sur un événement suffisamment fort pour susciter un changement profond dans l'histoire, et surtout dans le comportement des héroïnes et leur façon d'appréhender leurs problèmes. Dans ces conditions, je reste curieux de lire la suite.
Ninesisters
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le 15 déc. 2013

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