I, Zombie
6.3
I, Zombie

Comics de Chris Roberson et Mike Allred (2010)

La vie zoologique d'une morte-vivante

Surprise, un comics de zombie avec pour héros : une zombie !

Vous allez gémir : on voit déjà le tableau, une morte vivante qui fait "Gaaaaah.... Braaaaaiiiiiiinnnzzzzzz...." pendant trente pages sur des décors divers et variés et qui finit le cerveau embroché sur une canne à pêche sur un improbable réflexe défensif d'un marin non-infecté.

Que nenni. Rien de tout ça. Ce comics ne peut même pas rentrer dans le sur les ouvrages post-apocalyptiques, zombies ou non.

Gwen est une morte-vivante qui, pour garder figure humaine et le teint de rose de ses 25 ans (âge de décès) doit manger périodiquement les cerveaux encore chauds des récents morts de la ville où elle réside. Les détails pratiques quant au comment se procurer un cerveau humain sont assez rapidement évacués avec humour par l'emploi qu'occupe Gwen : elle est... croque-mort !

Au sens propre comme au figuré. (notons au passage que ce jeu de mot n'est possible apparemment qu'en français).

A partir de là, tout devient facile et le Grand-N'importe-Quoi peut s'installer confortablement entre les pages du livre pour notre plus grand plaisir. Attachez vos ceintures !

Ainsi, la meilleure amie de Gwen est une fantôme des sixties sortie tout droit de "Chapeau Melon et bottes de cuir". Elle traîne régulièrement avec un jeune homme plutôt timide, qui, les nuits de pleine lune devient un mi-homme mi-chien : were terrier en anglais, chien-garou si on traduisait pauvrement en français.

Par ailleurs, pour compléter le tableau, la ville semble être le terrain de chasse favori d'une bande vampires assemblées en consoeurerie qui si elles ont tous les attributs des pires pom-pom girl des films adulescents à succès américains, sont tout aussi dénuées de morales que les méchantes de Walt Disney (pour rester sur le continent). Une vampire c'est belle et ça tue.

Qui dit meurtre, dit ambiance thriller. Outre ceux commis par les vampires, Gwen doit démêler des affaires toutes plus obscures les unes que les autres. En effet, Gwen ingurgite des cerveaux, car sa condition de zombie la menace de perdre sa mémoire et son identité, il faut donc, pour empêcher ses souvenirs de se décomposer comme sa chair, qu'elle avale les souvenirs de quelqu'un d'autre.

L'effet secondaire est qu'elle doit résoudre les dernière préoccupations des morts dont elle vole le cerveau. Et lorsque son dîner est mort très violemment il lui faut trouver le responsable pour avoir la tranquillité d'esprit à laquelle elle aspire. Et là, ça se corse.

Qui dit mystère et zoo fantastique dit aussi chasseurs de monstre beaux et ténébreux. Et professionnels.

Le tableau est alors complet ! (sans compter une momie mystique)

Une lecture vive et colorée permise par un graphisme plutôt plaisant, assez léché mais pas caricatural ni trop comic-cliché. Un scénario dynamique dont le but principal est de nous faire rire et aimer encore plus zombies, vampires et chasseurs de monstres mis dans des situations les plus improbables
Misarweth
7
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le 16 avr. 2012

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