« Les alliés gagnent toujours. Tant qu'ils luttent ensemble... »

Premièrement je précise que ma critique comme ma note ne porte que sur le cross-over Impasse (et non la mini-série Avengers Infinity). Ne l'ayant pas trouvé isolé, je me reporte sur cette fiche sens critique.


Impasse est un cross-over de 2003, remontant ainsi à l'ère Quesada. Ce rédacteur en chef avait dans un premier temps laissé peu de place à l'univers partagé (Grant Morrison sur New x-men par exemple). On se retrouve donc avec une histoire courte de 3 chapitres – dont un dans chacune des séries concernées - et non un event de 8 épisodes.


Il faut bien préciser que si seul trois héros sont concernés, il ne s'agit ni plus ni moins de la trinité Marvel. Par ailleurs, l'ombre maléfique du méchant historique de la firme plane sur la série ; j'ai nommé le redoutable souverain de Latvérie : Fatalis !


La plus grande qualité de l'histoire est son cadre géopolitique. Rarement l'univers Marvel ne s'est aussi bien lié au réel pour nous offrir une crise diplomatique de cette ampleur. Le cadre est assez simple à comprendre. Fatalis a placé à la tête de la Slokovie – état tampon pour la Latvérie – un général dictateur qui tyrannise son peuple. Couvert officieusement par Doom qui le fournit par ailleurs en armement, ce dernier ne craint aucunement la pression internationale. L'élément perturbateur vient de Thor, récemment couronné roi d'Asgard, cité des dieux descendue parmi les hommes. La Terre se divise depuis sur la question divine des Asgardiens tandis que des sectes se créent. Imploré par des fidèles Slokoviens massacrés, le maître du tonnerre intervient. La tension monte et la situation se crispe autour de ce petit pays d'Europe Central au bord du massacre. USA et Russie se tendent par peur de l'interventionnisme Asgardien et les armés se mobilisent aux frontières de Sokovie.


Fatalis ne bougera à aucun moment de son siège, contrôlant sereinement la situation de son palais. Pendant qu'il sirote son vin, les Avengers se déchirent et l'amitié des trois titans marvéliens se voit mise à mal. Je ne dis mot du dénouement de cette crise mondiale dans la poudrière des Balkans, mais sincèrement la maîtrise du scénario géopolitique est parfaite jusqu'au bout. Le cross-over, correctement présenté, s'emballe sur le dernier tiers et l'épisode de Captain America. Son rôle est saisissant, épique quant il s'adresse aux soldats (je l'avais lu il y a des années mais la phrase m'avait marqué, on entend son intonation sortir du papier). Les émotions transmises sont intéressantes en ce qui concernent les trois amis forcés de s'affronter, même si une nouvelle fois Tony m'apparaît dépourvu de cœur en comparaison des autres. Et la bataille est dantesque quoiqu'il faille noter que l'enjeu ne se trouve pas à ce niveau mais bien dans les complots cachés de Doom.


Au niveau des dessins, le boulot d'Alan Davis est plus que correcte. La colorisation est peut-être un peu trop flashy par moment mais rien de gênant. La partie Captain est quant à elle vraiment belle, avec des contrastes qui valent le coup entre la lumière déchaînée du combat et Rogers se tenant sous la pluie et les nuages sombres du ciel, dans une ambiance très World War One.


Un dessin qui passe, une histoire modeste et maîtrisée de bout en bout, des enjeux claires et terre à terre, peu de personnages et des vrais conséquences : Quesada tenait sûrement la recette artistique pour produire des cross-overs de qualité. Malheureusement, la vision commerciale a triomphé avec les New Avengers de Bendis.

WeaponX
7
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le 22 mai 2016

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