Un run profondément ancré dans la famille

Sans être transcendant, j’aime beaucoup le Superman Rebirth de Peter J. Tomasi et Patrick Gleason. Pas des histoires fantastiques, mais de belles histoires avec la famille au cœur des intrigues. C’est un titre sur Superman, mais également sur Lois et sur Jon. Le cocon familial est un élément essentiel du titre. Avec ce sixième tome, Peter J. Tomasi et Patrick Gleason nous proposent un clap de fin pour leur run, le point d’orgue de ce qu’ils voulaient nous proposer, avant l’arrivée de Brian M. Bendis.

Lex Luthor a toujours été le plus grand adversaire de Superman. Mais contre toute attente, la chute de Darkseid et la horde de prétendants au trône d’Apokolips a précipiter l’alliance des ennemis d’hier dans l’espoir de maintenir un semblant de paix dans la galaxie. Qui pourrait prédire ce que fera sin allié de fortune s’ils parviennent à remporter la victoire ?
Superman Rebirth ou les nouvelles aventures de l’Homme d’Acier. Après avoir mis en scènes les derniers instants du Superman de la Renaissance (dans Superman – Requiem), Peter J. Tomasi s’associe à Patrick Gleason (Robin – Fils de Batman) pour reprendre les aventures de Clark Kent et de sa famille. Accompagnés pour ce tome de l’incontournable Doug Mahnke (Superman/Wonder Woman) et d’Ed Benes (Geoff Johns Présente Green Lantern), ils entourent le fils du couple originel de parents aimants et attentionnés, ravis de lui enseigner leurs valeurs et leur vision de la justice.
(Contient les épisodes de Superman #33 à 36 et #39 à 45 et Superman Special #1)

Le titre n’a pas été, malheureusement, proposé en librairie, mais il y a une deuxième série centrée sur Superman. Action Comics, où l’on suit les aventures de Lex Luthor, arborant le S de Superman sur son torse, afin de remplacer le héros tombé dans Requiem.

Mais ce dernier est également censé être sur le trône d’Apokolips. Surprenant que Lex se déleste d’une telle puissance, mais l’ennemi de Superman ne tient pas à régner sur un monde extraterrestre, il tient à régner sur notre monde ! Malheureusement, sur Apokolips les choses sont de pires en pires, il faut quelqu’un sur le trône, c’est ainsi que Lex est rapatrié de force sur la planète !

Lex, qui avait prévu cette éventualité, catapulte, à son tour, Superman sur Apokolips, pour qu’il vienne le sauver. Un accident fait que Lois et Jon se retrouvent aussi dans l’enfer d’Apokolips. Mais ils sont tous séparés ! Superman et Lex s’écharpent, avec Kalibak qui veut les tuer, Lois intègre les Folles Furieuses alors que Jon devient un sauveur animalier ! Tout ce petit monde se dirige vers le même point pour un final explosif.

Je dois bien reconnaître, que c’est sans doute la première intrigue que je n’apprécie pas en six tomes. Avec l’arrivée de Lex Luthor, et ce voyage sur Apokolips, on est très loin de tout ce qui fait le succès de cette série à mes yeux.

On retrouve ensuite un grand classique de DC Comics, avec Superman, accompagné de la Justice League, décide de faire un magnifique cadeau à toute une flopée d’enfants gravement malades. Le genre d’épisodes qui nous montre que ce n’est pas que la puissance et les pouvoirs qui font les héros.

Il est temps, dans les deux épisodes suivants, de suivre Clark et Jon dans un voyage à travers l’univers jusqu’à une planète sur le point de disparaître. Quelle n’est pas la surprise pour Superman de se retrouver face à un peuple, qui dans sa grande majorité, refuse de se faire sauver pour des raisons religieuses.

C’est un sacré dilemme qui se présente à Superman, qui est-il pour sauver un peuple malgré eux, contre leur gré, en piétinant toutes leurs croyances les plus profondes et ancestrales ? Voilà une sacrée leçon qu’il va pouvoir inculquer à son fils. Et un épisode absolument passionnant à lire. On découvre qu’aussi puissant et fort qu’il soit, Superman peut être mis en échec par une simple religion. Peut-il avec tous ses incroyables pouvoirs se passer de l’accord d’un peuple ? Peut-il faire, s’il le désire, ce que lui trouve être le mieux ? En opposition avec ceux qu’il tient justement à sauver ?

Deux petits épisodes qui ne paient pas de mine, mais qui poussent à une belle réflexion.

C’est au tour de Bizarro ensuite. Dans Bizarrovers, le fils de Bizarro, le penchant de Jon donc, parvient à se rendre dans notre dimension, sur notre Terre et trouve un monde bien différent du sien, mais également bien meilleur. Il ne veut plus rentrer, mais ce n’est pas le cas pour Bizarro !

Une petite intrigue dans laquelle je ne suis pas rentré, j’ai beaucoup de mal avec l’univers de Bizarro, c’est d’un compliqué pour pas grand-chose au final. C’est déjà chiant de lire du Bizarro, mais alors lire quelqu’un qui essaie de faire du Bizarro c’est encore pire…

Le tome se termine avec deux épisodes symboliques et fort plaisants à lire. Dans le premier, notre petite famille dit au revoir à sa maison dans le comté de Hamilton, pour se rendre à Metropolis. Une page se tourne, non sans émotion. Puis, Superman, accompagné de Jon, se décide à rattraper une de ses erreurs en retournant sur l’île aux dinosaures pour sauver le capitaine Storm ! Mais le retour au monde moderne, va être très compliqué.

Graphiquement, pas moins de dix dessinateurs. C’est beaucoup trop ! Et l’unité graphique est un véritable chaos ! Heureusement qu’il y a autant d’histoires différentes, cela passe plus facilement. Il est moins gênant d’avoir trois dessinateurs différents sur une même intrigue que trois dessinateurs sur trois intrigues différentes. Mention spéciale, bien entendu pour Doug Mahnke et Patrick Gleason.

Bref, un magnifique tome qui clôture magistralement le run de Peter J. Tomasi et Patrick Gleason. Oui, il n’a pas eu de véritable trame de fond tout au long de ces six tomes, mais des intrigues passionnantes et surtout de fantastiques petites histoires d’une grande profondeur émotionnelle.