Infamous Iron Man (2016 - 2017) par WeaponX

#1 [Juin 2017]
C'est parti pour le relaunch de Panini. Suite à Civil War II, All New Iron & Avengers - le meilleur du catalogue Marvel condensé en un magazine - repart au numéro 1. Bendis continue son run sur Iron-Man en morcelant en encore plus de séries. Il y avait Invincible IM (2015) , International IM, CW II , il y faut maintenant compter sur Invincible IM (2016) et sur ce Infamous IM. Le héros de cette série se révèle être Fatalis, personnage qui depuis Secret Wars rodait aux alentours de Tony.
Comme d'habitude avec Bendis, ce premier numéro est une tuerie. L'atmosphère du titre est génial, son concept prenant, et ne parlons même pas du graphisme qui a fait l'amour à mon nerf optique. On retrouve en effet un Maleev au sommet, dessinateur de génie, collaborateur occasionnel de Bendis depuis près de 15 ans, qui sortait à peine d'International Iron-Man. [9/10]

#2 [Juillet]
Quand un numéro de comics frôle la perfection, il est toujours difficile de tourner la page pour passer à un autre immédiatement après. C'est l'effet que m'a fait ce second numéro d'Infamous, qui malheureusement ouvrait le magazine Panini ce mois-ci. Au graphisme, c'est juste énorme. Maleev pose les contours d'un titre mélancolique, à la fois sombre et contemplatif. C'est sublimé par les couleurs de Matt Hollingsworth - que j'avais déjà trouvé génial sur Tokyo Ghost. Au choix, l'orange de la chose, la colo parfaite de l'armure de Fatalis avec ce violet d'une pureté incroyable et ce coeur vert teinté de bleu turquoise. On a également l'halo de téléportation qui rappelle les reflets arc en ciel qu'on peut voir prêt d'une tâche d'essence. La case avec la détonation du coup de feu est aussi bluffante (ils auraient dû enlever l’onomatopée de la déflagration pour renforcer le côté taciturne du titre).
Et derrière Bendis assure... Son Fatalis devient de plus en plus intéressant maintenant qu'il a le premier plan. La confrontation de milieu de numéro lui fait gagner +10 en charisme, le dialogue de fin de numéro est prenant, comme souvent quand le scénariste se chauffe on en vient à entendre les voix tant l’enchaînement semble naturel. Dans les petits détails plaisants, Fatalis qui baisse sa garde pour parler à Amara ou qui revient sauver les enfants. J'en viens presque à regretter le cliff qui d'ordinaire m'aurait plu. [10/10]

#3 [Août]

Parce que j'étais Dieu

Cette série continue d'être un énorme plaisir à lire. Que d'événements pour un épisode par Bendis, d'ordinaire plus décompressé. On a donc l'altercation entre la Chose et Fatalinounet, plus de scènes avec la mère de Victor, un temps de repos dans le repère de notre héros puis la discussion avec Amara, la réponse à la question de Tony Stark lors des événements Civil War II, la réaction d'Amara à laquelle Fatalis réplique sans appel (l'anti-héros parfait pour l'instant ce Fatalis par Bendis), et puis le cliff. Et c'était trop bien! Le duo Maleev / Hollingsworth fait des merveilles graphiques (les deux premières pages parfaites, le passage en noir et blanc qui permet d'admirer toute la superbe du trait de Maleev, la double page qui renvoie à une scène de l'épisode 2, la toute dernière case). La meilleur série Marvel du moment... [9/10]

#5 [Octobre]
J'ai oublié de critiquer l'épisode qui était pourtant très sympa dans mes souvenirs. Il y avait l'excellente discussion sur l'héliporter notamment, avec une Maria Hill toujours si bien écrite par Bendis. Par contre un petit coup de moins bien dans l'épisode du mois. On reste à du très bon niveau tout de même mais la série redevient... plus convenu je dirai. On a toujours un très bon dessin et une Amara originalle, complètement perdue dans sa vie qui part en vrille à cause d'un unique date avec Tony, qui dans la même scène rembarre le Shiled, se fait virer, essaye de comprendre Fatalis puis lui dit clairement qu'elle se refuse d'être la caution morale dans son périple. Le cliff me fait un peu douter et je pense que Bendis pourrait être sur une pente glissante avec ce personnage, même si ça fait du bien de rester dans l'univers des FF pour une série qui en est à l'heure actuelle la dernière trace dans le catalogue Marvel. [7/10]

#6 [Décembre]
L'hommage aux FF en entrée du numéro est vibrant, on sent tout l'amour de Bendis pour cette franchise. On a aussi un regard totalement différent en tant que lecteur, là où d'ordinaire on voyait les scènes selon le point de vue des héros, on se trouve ici dans une position hybride, sans réel parti pris. Je le vois comme les regrets muets d'un Fatalis sur ce qui aurait pu être. D'ailleurs ça me fait penser que la disparition des FF commence à dater, il va falloir garder l’œil sur ça car il y a des records à battre (chez Marvel au XXI, je pense que le personnage important le plus longtemps absent doit être Thor, au début de l'ère Bendis).
Le reste du numéro est plus... convenu. C'est graphiquement incroyable, mais avec un Bendis moins inspiré au scénario il manque une étincelle pour sublimer l'ensemble. J'espère que BMB et que toute cette belle caractérisation de Fatalis va accoucher de quelque chose... [7/10]

#7 [Février 2018]
Un numéro un brin en-dessous. Dans la première moitié, on a une confrontation intéressante (racontée à la Bendis, donc après coup par l'un des participants, de manière à ne montrer la lutte que par flash) entre Fatalis et tout un tas d'ennemis - dont l'un des favoris du scénariste dans son run Avengers. J'espère que cette raclée qu'il met à la pègre New-Yorkaise va permettre de clore les petites confrontations contre les méchants random, car même si c'était agréable au début, vu le peu de numéros restants il serait bon de se concentrer sur l'essentiel.
Finalement ce qui m'a déçu dans cet épisode c'est un Fatalis qui se vautre dans les excuses et les regrets face à Ben. Qu'il regrette sa rivalité avec les FF je veux bien, mais qu'il s'humilie pratiquement devant quelqu'un je trouve cela étrange. Après, il est évident que le virage du personnage est extrêmement délicat à écrire et jusqu'ici Bendis faisait quelque chose d'irréprochable donc je ne vais pas lui en vouloir plus que ça. [7/10]