Mes premiers pas dans l’univers DC se sont déroulés au milieu des années 2000 avec Identity Crisis, et The OMAC Project. Autant dire, si j’avais apprécié ces lectures, je n’en avais pas saisi toute la portée, toute l’importance. Avec un bagage DC n’ayant plus rien à voir, presque devenu un DCvore depuis le temps, je plonge avec plaisir dans Infinite Crisis, dont nous n’avions eu que quelques échos à l’époque chez Panini, peu enclin à mettre en valeur le catalogue DC.


Quand Blue Beetle, justicier peu considéré par ses pairs de la Justice League, enquête sur la mise en faillite de sa compagnie, celui-ci découvre un complot visant à annihiler toute la population métahumaine de la planète. Pire, ce projet OMAC risque de porter un coup fatal aux liens unissant Superman, Wonder Woman et Batman, et de se répercuter sur l'ensemble des justiciers.
(Contient : Countdown to Infinite Crisis 1, OMAC Project 1-6, Superman 219, Action Comics 829, Adventures of Superman 642, Wonder Woman 219)


Ce premier tome, sur les cinq de prévu par Urban Comics, nous propose donc The OMAC Project, mais aussi Contdown to Infinite Crisis et Sacrifice.


Tout commence dans Contdown to Infinite Crisis, où Ted Kord, Blue Beetle deuxième du nom, ruiné un peu plus chaque jour, découvre que l’un de ses hangars a été cambriolé, à l’intérieur duquel se trouvaient plusieurs dizaines de kilos de Kryptonite ! Loin d’être le plus fort, le plus intelligent ou le plus important membre de la Ligue, Ted sent que quelque chose de grave se prépare. Malheureusement pour lui, son inquiétude ne va trouver aucun écho parmi ses collègues. Pire, il n’aura le droit qu’à du mépris, de l’indifférence au mieux. Blue Beetle va alors décider d’enquêter tout seul, avec, malgré tout, le faible appui de Wonder Woman et l’aide de son compagnon de toujours, Booster Gold, avant que ce dernier ne se retrouve à l’hôpital…


Mais Ted n’était absolument pas prêt à ce qu’il allait découvrir, au complot ourdi par un homme de l’ombre prenant tout le monde de court, par les horreurs qui allaient s’abattre sur nos héros préférés ! Infinite Crisis est lancé !


Dans The OMAC Project, nous retrouvons l’œil, un satellite créé par Batman pour espionner ses collègues de la Ligue, et surtout éviter de nouveaux « accidents » comme ceux vus dans Identity Crisis. Ce lavage de cerveau a été très mal vécu par Batman et cela peut très facilement se comprendre. Il ne reste qu’un homme et son esprit est son principal atout, difficile de ne pas prendre cela comme un viol. Malheureusement, il ne contrôle plus ce satellite, c’est Checkmate qui est aux commandes, l’organisation qui cristallise la principale menace de ce tome. Et lorsqu’on couple ce satellite quasi omniscient, voir omnipotent au projet OMAC, on n’a de quoi trembler. C’est une véritable machination sans précédent que Ted Kord met à jour, et fini par faire intervenir tous les grandes forces de la Ligue, mais aussi les membres de l’ancienne Justice League International, Guy Gardner, Fire ou encore Booster Gold.


Ce qui est dommage, c’est qu’au milieu de cette lecture assez passionnante, Urban Comics (dans un souci de compréhension de lecture) glisse trois épisodes rattachés à la saga Sacrifice avec Action Comics #829, Adventures of Superman #642 et Wonder Woman #219. Si le dernier épisode est plus que nécessaire pour comprendre, savourer et trembler au final de The OMAC Project, les deux autres épisodes cassent le rythme de lecture et traînent en longueur avec un profond sentiment de répétition. Mais bon, la Trinité, bien que peu visible, est au cœur du final de The OMAC Project.


Ce ne sont que les prémices d’Infinite Crisis, mais déjà l’on sent que l’univers DC va être ébranlé par ces événements et ceux à venir. Et si l’on devait faire un reproche à cette « première partie » c’est cette sensation de violence, de scènes chocs pour frapper un grand coup, pour montrer qu’on ne rigole pas et que cette « Crisis » va nous marquer. Des morts, de la violence (parfois gratuite ou du moins non justifiée) et l’on se retrouve avec un premier tome très sombre.


Graphiquement, le niveau d’ensemble est moyen, pour ne pas dire juste correct. Avec des artistes aussi différents que Rags Morales, Ed Benes, Tom DeRenick ou Phil Jiminez, on aurait pu s’attendre à un peu mieux. Mais ils sont accompagnés de pas moins de huit autres artistes, au style bien en-dessus, et pourtant plus présents. Ce n’est pas vilain, mais aucun épisode ne se démarque.


Bref, malgré cette violence omniprésente, cette noirceur oppressante et ces nombreuses morts, ce premier tome d’Infinite Crisis a le mérite de nous mettre dans le bain en prévision des événements à venir. Une lecture somme toute fort plaisante et qui donne envie de découvrir les retombés des événements relatés ici.

Romain_Bouvet
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le 15 juin 2015

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Romain Bouvet

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