Un dessin splendide, un fond beaucoup plus laid

Iris est, comme chaque BD de Comes que j'ai lu, un chef-d'œuvre en ce qui concerne les illustrations. Les noirs et blancs de Comès sont vraiment marquants, avec des dessins justes et détaillés, bien que dans cette BD, je trouve les personnages un peu "figés". Sur l'aspect graphique, presque rien à dire à part du positif.

Sur les thèmes abordés, en revanche, je ne suis pas du même avis.

L'histoire raconte celle d'Iris, une adolescente de 15ans, vivant à la campagne depuis plusieurs années. Déjà une chose me dérange : la sexualisation permanente de la jeune fille (dessinée comme une femme mure et non comme une adolescente, franchement : quelle ado a ce corps là? Même sur la couverture on peut le voir, Iris, 15ans, en sous-vêtements, pourquoi ?)

Lors d'une balade en forêt, elle rencontre un cerf, qui s'avère être en fait un homme (on l'apprendra plus tard mais c'est un dieu, le dieu cerf du renouveau et de la fertilité). Au bout de 2 page de discussion avec cet homme, elle tombe déjà éperdument amoureuse (selon moi c'est pas de l'amour mais du fantasme, l'amour est bien plus complexe que cela, elle aime son physique mais ne le connaît pas encore). Mais passons.

Elle va retourner le voir plus tard directement chez lui, il va lui expliquer le monde duquel il vient : le monde de la Féerie. Je ne vais pas expliquer plus le Lore de cet univers, qui je trouve est très intéressant avec sa perspective tout à fait transposable à la réalité. Entre autre, d'après les explications du dieu-cerf, ce monde pourrait tout à fait exister dans notre monde à nous, ce qui je trouve est vraiment positif pour l'immersion.

Le dieu-cerf va l'emmener dans une grotte, là où le monde et les êtres vivants auraient été créés. Il va alors lui demander de renaître, pour ce faire, elle va devoir "mourir". Iris experimente donc une "petite mort" comme le dit le dieu-cerf, qui va lui permettre de renaître en tant qu'être faisant partie du monde de la Féerie (et donc avoir de nouveaux pouvoirs, une nouvelle perception etc).

Il va ensuite lui proposer de devenir sa femme et de s'unir à lui lors de sa nuit d'anniversaire (dans 2jours).

C'est le jour de son anniversaire qu'elle apprendra qu'en fait ce dieu-cerf est son Père. Qui s'était à l'époque uni avec sa mère pour faire Iris, mais l'a laissée tombée, pour 15ans plus tard, venir s'unir avec Iris, sa propre fille. Elle accepte cependant de l'epouser en sachant cela, par "amour", elle n'en a rien à faire.

VOILÀ, c'est le problème pour moi dans cette BD, j'ai vraiment été profondément dégoûtée qu'encore une fois, on encense l'inceste et on le normalise (ce qui est plutôt courant dans toutes formes d'art qui date un peu, malheureusement).

Moi qui suit une grande fan de Comès, j'ai été vraiment déçue de cela. Le choix d'Iris (de quand même s'unir avec son PÈRE par amour) n'a aucun sens, elle ne peut pas l'aimer : ça fait a peine 3 jours qu'elle le connaît, ça n'est même pas physiquement possible selon moi.

Je trouve que Comès, a utilisé beaucoup de facilités scenaristiques pour justifier des choix, qui au final, le les justifient pas vraiment... Et puis franchement, en tant que femme, un peu marre de voir des jeunes filles sexualisées dans l'art, d'autant plus par des adultes (son père, les petits gardiens de la maison), je n'aurais de cesse de le répéter, mais elle a 15 ANS !

Bref, au final, même si beaucoup d'aspects positifs a cette Bd, encore plus de négatifs d'après moi malheureusement ! Plutôt deçue de cette Bd dont on avait dit beaucoup de bien...

Durant ma critique j'ai fait abstraction de certains personnages, simplement car ils sont neutres selon moi : le chat, la mère, l'ado amoureux d'Iris (ni spécialement interressant, ni aberrants)

Je serai ravie d'entendre ce que vous en pensez si vous êtes en désaccord avec moi !