Personnage d'une incroyable richesse

Le Joker ! Si je ne devais qu’un seul personnage de comics, ce serait lui ! J’aime le chaos, la folie qui l’entoure, qui le suit. C’est un personnage à part, unique qui ne se soucie de rien autour de lui, tout n’est qu’un jeu, tout le monde n’est qu’un jouet. La seule chose qui compte c’est le chaos qu’il peut engendrer, mais au-delà de son apparence clownesque et loufoque, complètement barjo, le Joker est un génie ! Un génie du crime, un génie tout court. Lorsque le Joker débarque dans une intrigue on sait que l’on va assister à du grand spectacle. Je ne suis pas violent pour un sou, mais j’adore le Joker, un plaisir coupable et savoureux. Et puis on se dit, au final il a peut-être raison sur un certain point, il se fout royalement du « qu’en-dira-t-on » !

Le pire ennemi de Batman est également l'une des plus grandes vedettes de l'Univers DC et très certainement le vilain le plus fameux de la pop-culture. Son histoire éditoriale tout aussi fascinante que celle de ses méfaits a accompagné celle de son rival au cours de 80 ans d'aventures dessinées. Retrouvez dans cet ouvrage les meilleurs récits du genre ainsi que le numéro de 100 pages entièrement inédits réalisé par un panel d'auteurs fameux comme Jim Lee, Lee Bermejo, Paul Dini ou bien encore Scott Snyder et Jock !
(Contient les épisodes Batman #1, #159, #251, #321, #429, #614, Detective Comics #168, #475, #476, #826, Batman: The Killing Joke, Batman Adventures: Mad Love, Batman: Legends of the Dark Knight #50, Gotham Central #15, Detective Comics #1 (2011), Batman #17 (2013) et The Joker 80th Anniversary 100-Page Super Spectacular #1)

Ce genre d’anthologie, c’est clairement le bonheur à lire, que l’on découvre ou redécouvrons à chacun de ces épisodes cultes, mais ce n’est jamais évident d’en faire une review. Simplement de par la multitude d’épisodes, et de nombre d’années que nous traversons.

Comme je le disais, nous avons le droit à de nombreux classiques et cultes dédiés au personnage. Que ce soit sa première apparition dans Batman #1, sa « guerre » avec Gueule d’Argile, son envie de contrôler la pêche mondiale, son rôle de diplomate protégé de l’ONU, le mythique Mad Love de Bruce Timm et Paul Dini… et j’en passe.

Autant d’épisodes qui nous montrent à quel point, selon les époques, nous découvrons des Joker totalement différents. On passe et jonglons entre un Joker criminel, farceur ou diabolique, mais toujours en proie à semer le chaos et la mort. Peu importe le Joker qui nous est proposer, sa propension et toujours la même, toujours aussi évidente.

Je ne dis pas que toutes les intrigues avec le Joker sont passionnantes, je le pense cependant, mais on réalise, ici, que le sommaire proposé est réussi. On plonge avec plaisir dans chaque intrigue, on savoure chaque histoire. On apprécie la patte de chaque artistes et de chaque scénaristes ayant œuvré sur le personnage.

Après ces nombreux épisodes cultes, nous avons le droit au The Joker 80th Anniversary 100 pages Super Spectacular #1. Comme son nom l’indique, un épisode de 100 pages où l’on retrouve pas moins de dix épisodes, servis par les grands noms du moment chez DC (Scott Snyder, Jock, Peter J. Tomasi, Brian Azzarello…) pour nous proposer des histoires inédites du Clown Prince du Crime.

On y retrouve les différents Joker que nous avons pu découvrir dans les épisodes précédents. Le tueur froid, le comique, le fou calculateur, toutes ces facettes absolument variées et jouissives que le personnage a su prendre et transcender au cours des années, à travers des histoires toutes aussi variées et riches.

J’aime particulièrement son face-à-face glaçant avec le jeune garçon d’un de ses sbires. Un épisode qui montre à quel point la psyché du Joker est complètement unique, à part ! Aucun autre personnage n’est propice à de telles scènes, à une telle intrigue. On se demande comme il est capable d’agir de façon aussi « opposée », « contradictoire » et que tout cela lui semble le plus normal du monde. Sa folie est sa raison, sa raison est sa folie. Un fantastique épisode signé Tom Taylor, avec les les dessins si particuliers et prenants d’Eduardo Risso.

On peut noter, également, l’épisode marquant l’arrivée, la création, de Punchline. Sorte de Harley Quinn 2,0 sur fond de féminisme. Une nouvelle groupie qui se veut tout aussi passionnée, mais indépendante, d’entrée. Pas sûr que j’accroche à ce nouveau personnage, tout est tellement convenu dans sa création, dans ce premier épisode. Pas la meilleure idée de James Tynion IV, et un Mikel Janin en très petite forme.

Forcément, graphiquement, on se retrouve avec un énorme melting pot artistique. Bob Kane, Neal Adams, Bruce Timm, Greg Capullo ou Jim Aparo ! Du lourd, du très lourd, des artistes cultes pour notre personnage, cultes pour le comics tout court. Les artistes pour l’épisode spécial est tout aussi intéressante, peut-être moins alléchante, mais il y en a pour tout le monde, pour tous les goûts.

Bref, comme je l’ai dit plus haut, c’est toujours compliqué de parler d’une anthologie, c’est tellement riche comme pavé. De mon côté, j’ai dévoré ces cinq cents cinquante deux pages en un rien de temps. Oui, il y a beaucoup d’histoires que l’on connaît, oui, on aurait pu s’attendre à d’autres épisodes, mais oui, ces épisodes illustrent à merveille tout ce qui fait la richesse du Joker. Un superbe ouvrage (et bravo à Urban pour le travail d’édition et cette superbe couverture) pour un anniversaire d’un personnage complètement à part dans l’univers comics !