Laissons un peu de côté l'Amérique, voulez-vous ?

Nous sommes en 1987, et la Justice League va s'ouvrir sous un jour nouveau. Commencé innocemment sous le simple titre "Justice League", cette BD va se voir tagger, au septième numéro, du suffixe "International". Plus qu'une excuse pour apporter des héros non américain dans la Justice League, cela ouvrait des perspectives intéressantes d'un point de vue histoire (rattacher la league à un mouvement politique international déjà en est une).
Mais surtout, c'était l'occasion de revoir un peu les fondements même de la Justice League, lui donner un autre ton, d'autres héros plus "outsiders" et surtout contemporain de l'époque... Pour booster un peu plus les ventes sans doute...


Ce premier volume garde vraiment son statut de mise en place. On a encore plein de question en suspend, notamment sur la volonté de ce nouveau type sorti de nulle part, Maxwell Lord, qui se met à recruter des héros pour la Justice League, sans consulter personne. L'idée de passer à l'international viendra d'ailleurs visiblement de lui...
Nous sommes en "mise en place" aussi parce que les héros doivent apprendre, ou réapprendre, à travailler ensemble. Mais ce qui dénote déjà, c'est cette légèreté et ce ton propice au décalage qui apparait souvent au cours des cases... dans les bulles de certains de ces héros... Le plus étrange au final, c'est que ça marche relativement bien ! Batman est aux commandes, oui Batman, le héros le plus sombre de l'univers DC (ou presque), et le voir se "tirer" la bourre avec Guy Gardner (Green Lantern) est des plus plaisant. Tout comme ce ton totalement irrespectueux et vantard (sans tomber dans le style "lourdingue") qu'il prend avec les autres : "Je suis le meilleur, vous êtes tous pathétiques, c'est donc moi qui commande". C'est pas une vrai citation, mais cela pourrait l'être. On peut aussi voir naitre, de manière très discrète, la naissance de l'amitié légendaire entre Ted Kord (Blue Beetle) et Booster Gold (le personnage qui m'a fait guetter ce titre à vrai dire, je dois bien l'avouer, Batman n'étant qu'un bonus) et ceci, tout en humour.


Ainsi cette équipe se met en place, avec autant de certitude et de ferveur qu'on peut l'imaginer. Beaucoup de changements opéreront cependant même dans les premiers numéros (tout comme visiblement tout au long de la série). Ainsi de nouveaux personnages entreront dans l'équipe, d'autres en partiront lors du nouveau statut quo. D'autre héros extérieur interviendront aussi. Mais tout ça se passe sans accroche, sans complexe, et avec une fluidité d'écriture parfaite et étonnante. Giffen et Mattheis pose à plat leur idées, les font germer, et en prenne soin jusqu'à leur éclosion. Ainsi, rien n'est laissé au hasard.

Ce premier volume manque de consistance parce qu'il n'est que le premier. Mais pourtant, déjà, nous nous trouvons dans des situations sérieuses et/ou improbable. Ainsi nous auront droit à des vilains comme le Royal Flush Gang attaquer la base de la Justice League (et à Booster Gold de les affronter seul), à des affaires mystiques avec Dr Fate et un vilain nommé "Mister Gray", à un combat dans l'espace entre la Justice League et un espèce de satellite destructeur... et j'en passe.

Bref, cette BD promet de la variété, de l'humour, de l'action, un minimum de sérieux quand il le faut, et surtout du fun. La suite n'en est que meilleure.
Freytaw
7
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le 31 juil. 2011

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Freytaw

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