Kiss Him, Not Me
5.2
Kiss Him, Not Me

Manga de Junko (2016)

Meilleure nouveauté shôjo de 2016. Rien que ça. Pourtant, je ne l’ai découvert que sur le tard, alors que cinq tomes étaient déjà sortis. Je me souviens que le synopsis m’avait interpellé sur le moment, mais depuis le divorce avec Akata, Delcourt Tonkam n’est pas spécialement connu pour son expertise en matière de shôjo. Il aura fallu la diffusion de l’adaptation animée pour que cette série se rappelle à mon bon souvenir.


Kae est une fujoshi dans toute sa splendeur, dont la passion consiste à imaginer des couples entre ses camarades masculins. Suite à la mort de Shion, son personnage préféré dans une série à succès, elle sombre dans une terrible dépression, dont elle sortira fortement amaigrie. Une nouvelle apparence qui va immédiatement attirer à elle les quatre plus beaux garçons de l’école.


A ceux qui reprocheront à l’auteur de donner autant d’importance à l’apparence de l’héroïne, je répondrai que Telle que tu es faisait exactement la même chose sans l’assumer, et qu’il ne s’agit de toute façon pas du sujet ; cela ne reste qu’un moyen pour créer la situation hors-norme du début. Kae n’essaye que le temps d’un chapitre de cacher ses passions, et une fois son secret révélé, elle assumera sans vergogne. De leur côté, ses soupirants vont devoir, pour gagner son cœur, la suivre dans ses délires. L’humour provient donc du décalage entre la normalité toute relative des chevaliers servants et les obsessions de Kae (et d’un personnage qui va rapidement se greffer à ce petit groupe), mais aussi du fait que celle-ci fantasme moins sur eux individuellement, que sur les couples qu’elle peut imaginer à chaque fois que l’un se rapproche d’un peu trop près d’un autre. Kae est une héroïne un peu naïve, qui ne voit pas toujours les intentions derrière les petites attentions de son harem inversé, mais foncièrement positive et amusante tant elle vit sa passion jusqu’au bout. Cela en fait un manga très drôle – bien aidé par la capacité de la mangaka à imaginer des expressions faciales tout bonnement hallucinantes – même si après six tomes, il commence un peu à s’essouffler. Je me demande ce que la série nous réserve pour la suite.


Ceci étant dit, ce manga souffre d’un sérieux problème : Delcourt Tonkam. De toutes les séries que je suis à l’heure actuelle en langue française, celle-ci subit l’édition la plus honteuse. C’est surtout la traduction qui laisse à désirer. Non pas en raison de phrases mal tournées – enfin rarement – mais surtout avec des erreurs tout simplement grossières, comme un personnage qui dit « elles » pour parler d’un groupe de garçons, ou encore un autre appelé par le nom de famille d'un de ses camarades à plusieurs reprises sur les deux premiers volumes ; à tel point que j’ai fini par me demander si je n’avais pas loupé un épisode et s’ils n’étaient pas tout simplement de la même famille… Évidemment, cela provoque de vrais problèmes de sens, ce n’est pas agréable. Si je devais parler de toutes les traductions discutables, cela serait sans fin, mais en l’occurrence, c’est vraiment l’accumulation qui me pousse à aborder cette série en particulier, chaque tome apportant sa pierre à l’édifice sans que la tendance ne semble vouloir s’inverser.

Ninesisters

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