Entre déménagement et BD-réalité, l’Atelier Mastodonte tient la barre (de rire)

Critique et extraits sur: https://branchesculture.wordpress.com/2015/09/08/atelier-mastodonte-tome-3-collectif-dupuis-critique/


C’est la rentrée, oui, bon, vous le savez. Mais s’il y en a sur qui il fallait bien compter en ce sinistre temps de septembre, c’étaient les dessinateurs de l’Atelier Mastodonte! Un atelier? Une classe même, auto-(in)disciplinée autant qu’elle peut l’être. Entre la maladresse de Bouzard, l’irascibilité de Lewis (Trondheim) et la télé-réalité mesquine initiée par Niffle, pris au collet par sa vieille mère. Sans compter l’arrivée tonitruante de Pascal Jousselin et des guests. Bref, l’Atelier Mastodonte revient dans un troisième tome, sans rien à jeter (sauf peut-être les Pampers de Tebo). À lire avec du Renaud.


Rien ne va plus dans ce si sympathique atelier, au cœur de la géniale création de ce qui fait le sel et la franche rigolade du Journal de Spirou chaque semaine. Rien ne va plus parce que, d’abord, Tébo s’est mis en tête de dessiner de nouvelles aventures de Tintin. Ou plutôt, de son… slip, malodorant de surcroît! Et pendant que la maman du Fred (Niffle, rédacteur en chef de Spirou) s’efforce de redonner des couleurs et une odeur de sainteté à l’ouvrage de Tébo, le reste de l’atelier ne va franchement pas mieux: Bianco se casse la jambe, la salle de travail est plus cacophonique que productive.


Pire, voilà que ce comploteur de Niffle compte bien caster la bande pour une nouvelle émission de télé-réalité (« Top Master BD ») afin de booster leur production. Entre guerre des nerfs, écoute intensive de Renaud et concurrence (dé)loyale, l’Atelier Mastodonte survivra-t-il à cette nouvelle épreuve et à l’obligation de quitter ses mythiques locaux? Rien n’est moins sûr mais le rire, lui, est garanti.


Garanti car, pas de doute, cette fine équipe de « soi-disant » bras-cassés, sait y faire avec tout le génie qu’il se doit. De strips en gags, l’Atelier Mastodonte continue et prolonge la même recette à l’oeuvre sur les deux premiers tomes: la joyeuse collusion des genres, des styles et des humours fort différents d’auteurs de BD formidables et ayant fait plus que leurs preuves (Feroumont, Obion, Trondheim, Tebo, Bouzard, Nob, Alfred, Bianco…). Sans oublier l’arrivée de deux recrues de choc, Pascal Jousselin, l’auteur d’Imbattable (que, soit dit en passant, on attend impatiemment dans notre librairie) ainsi que le tout-terrain et je-sais-tout Jérôme Jouvray.


Puis, il y a de véritables guests, dans de délicieux cameo, rappelant que cette famille de BD (plus fictive que le véridique Gang Mazda mais tout aussi poilante) peut s’élargir à l’infini promettant ainsi de nombreuses autres surprises. Bref, de ce troisième opus, émane, une nouvelle fois, une véritable alchimie, un festival de papier. Pour un cartable bien fourni en humour et en imagination. Comme cette frise collective qui prête à sourire dès les pages de garde (même si c’est vrai, on riait déjà dès la couverture signée Nob ou même l’étui signé ADN). Oui, Mastodonte est en temps et en heure pour sa rentrée et risque bien de tous vous faire succomber de rire et de bonne humeur en ces temps sordides. Tant mieux!

Alexis_Seny
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le 9 sept. 2015

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Alexis Seny

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