L'Habitant de l'Infini : l'immortalité illustrée
LA série de Samura est sans doute l'une des plus marquantes de sa génération, visuellement du moins. Car si elle déchaîne l'adhésion quasi-viscérale de ses lecteurs, elle est également une des œuvres les plus difficiles à cerner. Shonen, seinen, délire graphique d'un virtuose en pleine improvisation... Il est vrai qu'après 25 tomes, on pouvait se demander si ce n'était pas l'immortalité du lectorat qui était testée. Blague à part, l'auteur a développé son odyssée sur les bases d'une réflexion qui, si elle a depuis été ensevelie sous les corps des centaines de victimes de Manji, n'en reste pas moins originale.
Le récit d'une vengeance ordinaire
Les règles du combat à l'arme blanche sont un élément essentiel du code du samouraï. Aussi, le combattant qui prétend défendre son shogun ne devra jamais employer d'autre lame que celle dans laquelle il a choisi de se spécialiser. S'il désobéit à cette règle,il sera réprouvé et rejeté du reste de la société. Manji, l'Homme aux douze lames, est de ceux-là. Immortel après s'être fait inoculer le Kessenchû, un parasite régénérateur, il erre en quête de rédemption pour cent innocents massacrés, et ne trouvera le repos que lorsque mille scélérats seront passés par sa lame. En souvenir de sa soeur, morte accidentellement, il accepte de mettre son sabre au service de la noble vengeance de Lin.
Lin est une jeune fille dévorée par la haine. Son père, dépositaire de l'école Muten Itchiryû(...)