Un superbe hommage à Lucky Luke et au travail de Morris pour nous, enfants devenus grands

Pour ceux qui ont lu et aimé Lucky Luke dans leur enfance, vous pouvez foncer acheter cette BD mais attention, comme nous, Lucky Luke a grandit, gagné en maturité et l'histoire et beaucoup plus adulte.


Tout dans cet ouvrage est réuni pour en faire un chef d’œuvre.



  • Les personnages sont travaillés et complexes avec, comme le faisait Morris, une référence aux légendes du western comme Joshua Doc Wednesday alias Doc Holliday.

  • Le scenario non plus n'est pas en reste. On n'est pas dans une histoire à suspens mais l'implication des différents protagonistes dans l'affaire reste quand même relativement floue assez longtemps. Les différents clins d’œil et l'imbrication de cette histoire dans l'épopée Lucky Luke, raviront les nostalgiques.

  • Le dessin est une grande réussite. Matthieu Bonhomme a réussi à trouver le délicat équilibre entre reproduire la patte de Morris et affirmer son propre style. Tous les personnages sont reconnaissables immédiatement, comme le croque-mort ou le conducteur de diligence, tout en ayant ce trait nouveau apporté par Matthieu Bonhomme.

  • La colorisation est un clin d’œil aux contraintes de l'époque de Lucky Luke, à savoir 3 ou 4 couleurs maxi par page. Morris était doué pour que cette contrainte ne se fasse pas ressentir. Et pour cet aspect là, Matthieu Bonhomme respecte l'ambiance et le ton des BD originales mais il sait aussi s'en écarter de temps en temps pour nous présenter de très belle colorisation.

  • La mise en page est formidable. Morris était aussi connu pour la mise en scène presque cinématographique de ses planches de BD et le contrat est parfaitement respecté avec Matthieu Bonhomme... Certains plans sont sublimes. Le dynamisme et le mouvement présents dans certaines cases m'ont complètement immergé dans le récit. L'exemple le plus anodin mais parlant, pour moi, est cette case où Lucky Luke retire sa serviette après le repas (page 9), on a l'impression d'y être, on voit le mouvement, la scène... (mais ne vous inquiétez pas de nombreux autres plans avec une tension dramatique plus forte sont aussi présents ^_^).

  • L'objet en lui même est aussi de très bonne facture. Je ne l'aurais pas signalé si l'épaisseur du papier ne m'avait pas agréablement surpris.

  • Le personnage de Lucky Luke pour finir, Matthieu Bonhomme a développé sa personnalité en prenant du recul par rapport à sa condition d'être une légende de l'Ouest, bien plus complexe qu'il n'y parait au premier abord. On a beaucoup d'empathie pour ce Lucky Luke, plus proche de nous.


On sent que Matthieu Bonhomme n'a pas voulu se contenter de faire une histoire de Lucky Luke, il a beaucoup étudié les histoires de Lucky Luke et les codes qu'utilisaient Morris pour les sublimer.
Cela s'en ressent et c'est à coup sûr un superbe hommage à Lucky Luke et au travail de Morris pour nous, enfants devenus grands.

gon_le_terrible
9
Écrit par

Créée

le 15 mai 2016

Critique lue 193 fois

gon_le_terrible

Écrit par

Critique lue 193 fois

D'autres avis sur L'Homme qui tua Lucky Luke - Lucky Luke vu par..., tome 1

Du même critique

Avril et le monde truqué
gon_le_terrible
8

Très bonne réalisation sur tous les plans

Ce film est une très belle réalisation sur tous les plans. Sur le plan de l'histoire, le scénario est bien trouvé et bien ficelé. J'apprécie particulièrement les thèmes évoqués de l'écologie et de...

le 9 janv. 2016

2 j'aime

Ma vie avec John F. Donovan
gon_le_terrible
5

La bande annonce m'a flingué le film

J'aurais sans doute mieux noté le film si je n'avais pas passé la séance à attendre quelque chose de plus que la bande annonce... Malheureusement tous les rebondissements du film sont présentés dans...

le 19 mars 2019

1 j'aime

Krosmaga
gon_le_terrible
8

Maîtriser le Krosmoz en abattant ses cartes

Pour faire court, j'aime beaucoup ce jeu qui demande à la fois de la stratégie, du bluff, de savoir construire des decks et de l'anticipation. C'est un jeu complet avec de subtiles mécaniques (œufs,...

le 26 nov. 2017

1 j'aime