Après un premier tome très sombre qui décrit la lâcheté d'une petite communauté fictive d'Europe de l'est face à un envahisseur fasciste, ce second tome revient sur le personnage dont on a appris l'assassinat : l'Anderer, un artiste itinérant. Et ce personnage éclaire quelque peu le propos. Dessinateur, il cherche à comprendre le monde, ce qui lui vaut d'être pris pour un espion et de voir ses oeuvres détruites. Si le premier tome pouvait donner l'impression d'une noirceur pour la noirceur, ici on comprend ce qui a attiré Larcenet : à travers ce personnage, on vit quelques moments d'ivresse sensuelle et d'innocence. Et au fonds, on comprend que c'est le plus beau cadeau que peut nous réserver l'existence.
Le dénouement est au fond très secondaire, puisque Brodeck finit par remettre son rapport, qui finit au feu. Il part avec sa famille. L'histoire n'était donc qu'un Mcguffin, mais en chemin, vous aurez parcouru parmi les plus belles planches à l'encre de Chine de la bande dessinée actuelle (voir mes remarques pour le tome 1).