L'usine à rêves (le polar hollywoodien qui tombe des mains)

Le Pitch :
Hollywood, dans les années de l'âge d'or du cinéma hollywoodien. Le petit monde du cinéma est totalement sous l'emprise de mafias sans scrupule, qui font régner la corruption et la terreur, et rançonnent tous les producteurs et réalisateurs de films qui passent à leur portée. Mais que fait la police ? La plupart de ses agents émargent en tant qu'hommes de main à temps partiel pour Benjamin « Bugsy » Siegel, celui qui dirige tout par l'intermédiaire de Mickey « C » Cohen, qui se charge des basses œuvres. Dans ce contexte un ancien héros de guerre, fils du milliardaire local (et en froid avec son papa) revient faire une mission d'infiltration pour le FBI, bien décidé à mettre un terme à toute cette corruption. William Lawford va donc débarquer la bouche en cœur dans ce panier de crabes, avec un (faux) projet de produire un film. Évidemment, son arrivée ne passe pas inaperçue et, comme prévu, la mafia a tôt fait de le plonger dans les ennuis (après tout, il est là pour ça). Ajoutons à cela qu'il se fait mal voir d'un policier plus ou moins intègre, l'inspecteur Meltzer, bien décidé à savoir pourquoi ce fils à papa veut faire un film. Pour couronner le tout, un ancien ami, « Max », mise tout sur notre William et lui confie un script en or pour son film. À tout ça on peut ajouter pléthore de jolies starlettes, à l'espérance de vie plutôt courte, ou bien d'ores et déjà « réservées » par Bugsy. Et Meyer Lansky protège ledit Bugsy (mais qui est Meyer Lansky?). Et un promeneur tombe de la lettre D ou O d'Hollywood. Et « Oncle » Joe Schenk fait visiter les studios de la famille (mais william veut pas s'en servir, évidemment). Etc, etc...

Les points positifs de l'histoire :
Il y a un scénario. D'habitude, les auteurs de bd exploitent une idée, puis passent à la suivante. Là, on a un vrai arrière plan, et un petit monde de la mafia cohérent.
Le graphisme : on sent que l'auteur s'est documenté, il n'a que rarement recours à des cases vides – au contraire, les arrière-plans sont fourmillants.

Les points négatifs de l'histoire :
Arrivés à la page 11, on a déjà trois histoires séparées en cours, une bonne vingtaines de personnages cités ou montrés, et on n'est pas vraiment rentré dans le vif de l'histoire. Ceux qui lisent leurs bd en bavardant ou en regardant le paysage risquent de faire comme moi : relire quatre fois une double page en se demandant ce qu'elle raconte.
Trop de détails parfois dans les cases, qui nuisent à la clarté du message que l'auteur veut faire passer. Du coup, bin on est un peu perdus. En film, ça aurait bien donné quelque chose, mais là, trop c'est trop.
Les personnages sont dessinés... d'une certaine manière. Problème, quand ils changent de costard, on les reconnaît plus. D'ailleurs, c'est qui le rigolo qui se fait jeter du haut de la pancarte Hollywood (à moins qu'on ait à faire à un cascadeur qui double un des personnage de l'histoire – c'est possible, j'arrive pas bien à le remettre) ?

Au final, mon avis :
Mariolle nous emmène dans le milieu mafieux d'Hollywood. C'est noir, fourmillant, pas vraiment facile à suivre, mais raconté avec un certain sens du panache et du détail très « cinéma » justement. Mais après, ce livre a un défaut fatal : on ne voit vraiment ses qualités scénaristiques qu'après l'avoir lu (et compris) et à force de vouloir trop bien faire, se révèle particulièrement difficile à aborder. Une seule solution : priver le lecteur de bd pendant un mois, et l'enfermer tout seul dans une pièce avec ce livre pendant quelques heures, avec juste un café. Ça pourrait marcher. Reste plus qu'à transposer ça en librairie pour convaincre les acheteurs. Ça risque d'être un tout petit peu plus difficile à faire.
Nilo
3
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le 10 mai 2013

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Nilo

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