Très agréable à lire certes, mais je ne comprend pas l'engouement brutal que provoque ce tome de Batman. En effet, nous avons là du bon Batman, mais globalement on a souvent le droit à du bon Batman, et globalement depuis New 52, pas mal de BD éditées par Urban Comics sont agréables à lire.
Donc voilà, qu'à ton de spécial dans ce tome ? Une temporisation déjà, ce tome est en effet la suite du Batman New 52, alors certes pas de reboot comme Superman, mais une suite de ces histoires. Bruce Wayne vient de redevenir Batman après "un an ailleurs" comme dit Dick Grayson dans Nightwing, les deux histoires se passant judicieusement en même temps et se complétant par certains points, en effet La Cours des Hiboux explique le coup de point de Bruce à la fin de Nightwing et l'état dans lequel est notre Batsou préféré tandis que Nightwing apporte des explications sur "les ergots" ses tueurs à la solde de la Cours des hiboux.
Je dis qu'il ne s'agit pas d'un reboot, mais rien n'est moins sur tant on laisse supposer revenir sur l'origine de Gotham mais aussi sur la mort des parents Wayne, cet acte fondateur du chevalier noir risque d'être modifié dans les mois à venir, ou du moins, on peut le penser.

L'histoire nous amène également dans les limites psychologique de Batman, c'est un plaisir de le voir devenir fou, de devoir lire à l'envers pour comprendre son errance, nous avons dans cette séquence du grand Snyder. Malheureusement, Batman s'échappe un poil trop facilement pour moi, après avoir erré depuis des heures/jours (la notion de temps semble difficile à cerner là) il se dit qu'il faut arrêter les conneries et se met à vaincre son adversaire qui ne cesse pourtant de le malmener sans difficulté depuis un demi-tome.
De la même façon, Bruce se remet bien rapidement de son mal-être alors que pourtant, la vu du cadavre de l'ergot semble le terroriser dans un premier temps. Enfin toujours dans le concept du "trop rapide pour être explicable" Bruce défit les lois de la physiques, en effet, après avoir dit "je suis touché par deux lames de couteaux, je peux à peine bouger, je tombe dans le vide et je ne peux m'accrocher à une gargouille sous peine de perdre un bras", il frappe son adversaire et arrive à se mettre sur une gargouille justement ... Quelques dizaines de mètres plus bas ... Pour ceux qui ne suivent pas, la vitesse augmente dans la chute,si il ne peut pas au moment X, il ne pourra pas à X+1 non plus ... Mais bon, l'explication est d'ailleurs simple : on le voit donner un coup et se servir de son adversaire comme trampoline. A peine une case pour expliquer ce sauvetage de dernière minute.

Sinon globalement, le scénario avance bien, on a hate de lire la suite, de voir ce nouvel ennemi "la cours des hiboux" arriver, se dévoiler. La découverte de ces cachettes dans une ambiance assez vintage est plus qu'appréciable, les innombrables références à la dangerosité de Gotham est jouissif (encore plus quand on fusionne avec la lecture de Nightwing) et c'est un réel plaisir de voir les ancêtres de Bruces, développant encore l'importance de la famille Wayne.
La petite scène avec Damian Wayne, Tim Drake et Dick Grayson autour de Batman est génial, on sent en une seule case toute l'importance et la complexité de leur relation. Le respect et le lien très particulier qui unis Red Robin (Drake) et Bruce et cet amour presque filiale qu'a justement Drake. De la même manière la rancœur de Damian envers Tim se fait aussi sentir sans difficulté avec une seule réplique. Comme on sent qu'en ayant travaillé un an avec Damian, Dick a gardé un certain lien amical avec lui, même si il est au-dessus des autres, il n'est plus un Robin et ne se revendique plus ainsi, il est Nightwing, l'allié de Batman et son égal. Nightwing est d'ailleurs pas mal présent dans l'histoire tout en restant secondaire, mais ça nous permet d'aimer encore d'avantage ce personnage qui garde une relation assez tendu avec son ancien mentor.

Au niveau dessin, on assiste parfois a du grand Capullo, le chapitre de la folie étant juste parfaitement géré. Parfois à du moins sympa, globalement la réception mondaine me fait même regretter le tome 1 de la nouvelle série "The Dark Knight" ... Quand on voit le travaille passé de Capullo, notamment sur Spawn, on ne peut que trouver qu'il a régressé à mon sens artistiquement. La propreté et la netteté de DC Comics sont des freins pour son amour de la noirceur et du malsain et il ne s'éclate qu'en mettant en scène des héros costumés, des méchants, ou juste de la folie.
Ca n'aurait pas été Capullo, j'aurai probablement apprécié, mais j'ai trop de respect pour ce grand dessinateur pour dire qu'il a fait du grand travail, en vu de son passé, il nous a offert du Batman et non pas du Batman par Capullo.

Bref, un bon tome de Batman, qui pose une pierre importante à l'édifice du chevalier sombre, mais je ne comprend pas pourquoi tout le monde réagit comme si il s'agissait de LA BD du siècle ... Je trouve ce tome très en-dessous de Killing Joke à titre personnel, et nettement inférieur au tome 1 de Spawn - la Saga infernale qui est justement sorti en 2012 aussi...
Mais bon, ça reste du bon Batman hein, et on prend son pieds à la lire et relire cette jolie BD.

Ha, et puis la blague vis à vis de "Et tu es un Détective ? C'est comique ça !" est juste à se pisser dessus de rire :)
mavhoc
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le 30 janv. 2013

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mavhoc

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