La légende de Rei est donc un spin-off d'Hokuto no Ken mettant en scène le très classe maître du Nanto : Rei.
Son but est simple : retrouver sa sœur enlevée par l'homme aux 7 cicatrices sur le corps. Pour cela, il sera prêt à tout et même devenir un loup solitaire et renoncer un peu à son humanité.

On sait que son périple le mènera sur les traces de Kenshirô, et on sait comment cela se finira pour lui.

Forcément pour lire ce manga, il faut avoir lu Hokuto no Ken pour comprendre certains éléments. Une maîtrise totale et poussée n'est pas exigée mais avoir une connaissance minime du titre devrait suffire. En gros si vous avez vu le dessin animé Ken le survivant et que vous vous en rappelez bien, ça devrait aller.

La lecture, pour un néophyte totale, est possible, mais on passe quand même à coté de pas mal de choses. Et ce d'autant plus que le scénario, sans le poids de l'univers derrière, peut paraitre un peu faible.

Pour les habitués, il est clair qu'on ne tombe pas dans l'inconnu. On retrouve bien les codes de Hokuto no Ken.
Le titre est donc riche en action, et en hectolitres de sang et de viscères (quoique peut-être un poil moins violent que son illustre ainé). On retrouve aussi bien tout le background crée initialement par Buronson et Tetsuo Hara.

De nombreux personnages sont évoqués ou apparaissent. Ainsi, on parle de Raoh, Souther, Shin et indirectement de Jagi. On voit des personnages qui interviennent dans Hokuto no Ken comme l'aveugle Shû ou le très efféminé Yuda, deux autres membres du Nanto. Quelques références sont disséminés de temps en temps pour parler aux plus connaisseurs.

Au niveau de l'histoire, ce n'est pas exceptionnel et part d'un point de départ logique, à savoir la recherche de la sœur de Rei. Ce n'est pas franchement un synopsis engageant, mais si on veut faire un spin-off sur Rei, difficile de faire autrement.

La seule originalité est la ville de Asgarzul, la cité des femmes. Pour une fois, les femmes ne sont pas justes bonnes à se faire tuer ou enlever. Elles ont un vraie rôle de guerrières et d'administration de la ville.

Ce qui est dommage c'est que le mangaka se soit senti obligé de lier ça à la prostitution et au sexe. D'ailleurs, il est bon de préciser qu'il y a pas mal de fanservice avec des femmes nues, une scène de sexe assez explicite. Personnellement, ça me dérange un peu, c'est excessif, et ça ne ressemble pas à du Hokuto no Ken.

Peut-être que ça plaira à certain, moi non.

La légende de Rei est aussi l'occasion de se concentrer un peu plus sur le art assassin du Nanto. Au travers de flashbacks on en apprendra un peu plus sur la formation de Rei et le fonctionnement des écoles du Nanto.

Mais surtout quel plaisir de voir Rei. J'adore ce personnage, sa bestialité, son manque total de compassion et son choix d'être prêt à tout pour retrouver sa sœur. Pourtant on sait qu'il cache une grande sensibilité et qu'il est personnage bon. Et puis, il faut dire qu'il a une classe folle et un style de combat spectaculaire.

En revanche, même si on le reconnait très rapidement, je trouve que le Rei, premier du nom, avait plus de charisme. La faute, peut-être, a un charadesign trop androgyne, qui manque de testostérone.

Graphiquement, Yasuyuki Nekoi a su rester fidèle à l'univers en nous proposant un univers post-apocalytpique, souvent désertique bien retranscris. J'ai plus de mal sur le charadesign. Par exemple je n'aime pas trop Shû et Yuda, même si ce dernier ressemble plus à l'idée que je me fait de ce personnage.
Par contre, il s'avère être plutôt doué pour représenter les femmes aux formes généreuses. Même si, des fois, elles font un peu héroïne de hentai avec leurs tenues et cette fâcheuse tendance à les représenter avec les tétons qui pointent.

Mais globalement, c'est maîtrisé et agréable à l'oeil. Ca suit une certaine tendance actuelle. Personnellement, je préfère le dessin de Tetsuo Hara, mais c'est plus une question d'habitude. En plus, j'ai souvent plus tendance à considérer une œuvre originale meilleure que son remake ou son spin-off.

Pour conclure, La légende de Rei, est un bon spin-off qui reprend bien l'univers d'hokuto no Ken en mettant en avant ce personnage charismatique qu'est Rei. Graphiquement c'est pas vilain du tout, et le découpage et la mise en scène sont dynamiques et apportent une certaine fluidité aux scènes d'actions.

L'histoire n'est pas exceptionnelle, mais elle a le mérite de présenter plus en détail le Nanto et ses techniques. Par contre le coté fanservice et « cul » dérange un peu, parce qu'on sent que ça titille le mangaka d'en abuser.

Un bon premier tome, qui donne envie de lire la suite. Et quel plaisir de revoir Rei découper ses adversaires!
Kameyoko
6
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le 13 déc. 2010

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Kameyoko

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