Détail de la note avec les deux récits:


1) La Mémoire de métal (10/10)


Attention au décollage: là nous confinons au chef-d'oeuvre !
Et l'essence d'un chef-d'oeuvre!
Né de la rencontre impromptue d'une nouvelle policière très sombre d'Etienne Borgers, qui pensait impossible l'introduction de l'hôtesse de l'air sexy dans son histoire et d'un travail plus approfondi d'un François Walthéry qui cherche à noyer la perte de son père dans ses dessins, La Mémoire de métal est probablement le Natacha le plus abouti, mariant humour délirant et polar extrêmement noir dans ce qui semble un inopiné et involontaire pastiche des plus grands films du duo Lautner-Audiard.
A noter, un casting de caricatures digne des meilleurs Astérix - dépassant ce modèle, même ! - qui invite dans cette BD anthologique rien de moins que Jean-Paul Belmondo, Klaus Kinski, Raymond "Commissaire Bourrel" Souplex et surtout Maurice Tillieux - dessinateur du journal Spirou devant l'Eternel - dans un rôle de gangster à renvoyer Gabin et Ventura au Terminus des prétentieux !
La belle, séduisante et dure à cuire Natacha n'aura pas besoin d'un vol hors du commun ou de sortir sa jupette des grands jours pour nous entraîner avec elle dans cette folle cavalcade cadrée comme à Hollywood !
Un récit qui dépasse ses parents hébétés - Borgers & Walthéry - tant par son efficacité, son rythme effréné que par sa double source créative: né d'une nouvelle bien trop sombre, il éclate sur les planches et fait mouche pour se voir orné d'un titre à obtenir 1000 Goncourt, 2000 oscars, un milliards de palmes de Cannes et une constellation entière de prix de l'Académie française: La Mémoire de métal qui fait tant allusion à l'incroyable résolution de l'énigme, très visionnaire - nous sommes tout de même en 1973 et l'on nous décrit le principe de base du DVD que le grand public ne découvrira qu'une bonne vingtaine d'années plus tard (citons Aragon: "Le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d'années plus tard" - qu'à la maladie qui a enlevé son père au père de Natacha: la terrible maladie d'Alzheimer !


Un récit à nul autre pareil, qui saura ravir les inconditionnels de polar, les amoureux transis de Natacha et les malfaisants amateurs de Raoul Fracassin !
A lire sans délai !


2) Un brin de panique (8/10)


Un brin en-deçà, difficile d'égaler l'excellente Mémoire de métal qui seule aurait porté la note de l'album à un 10 pointé avec mention émérite, le deuxième récit de ce troisième album des aventures de la plus sexy et badass des hôtesses de l'air a tout de même de sérieux atouts: l'introduction de l'irrésistible Commandant Turbo qui a déjà tout vu (ou presque ...), une satire encore très actuelle des aéroports et une intrigue certes très prévisible mais bien ficelée, à défaut que ce ne soit Natacha !
Un brin de panique, c'est un extrait de Bruce Willis et James Mason en jupe courte, qui colle des baffes aux terroristes tout en faisant se rencontrer Cri de terreur (1958), 58 minutes pour vivre (1990) et Speed (1994): en bref, ce qu'il nous faut pour sécuriser les avions !


Total
Deux belles aventures de Natacha, de qualité inégales mais un vrai festin de rires, d'excitation et d'aventure !

Frenhofer
9
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le 15 avr. 2018

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Frenhofer

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