La BD indépendante a donné clairement pleine voix au genre autobiographique, bon ou mauvais. Parfait exutoire, on y retrouve coups de gueule comme constatations sociales et démographiques... Et apparait régulièrement ce thème de la maladie. Difficile et vite casse-gueule, certains échappent avec brio à l'apathie nombriliste pour l'empathie communicative (comme les Pilules Bleues de Peeters). Avec La Parenthèse, on aurait tendance à hésiter un peu...Bien évidemment, on ne peut qu'être touché, horrifié même, devant un mal qu'on ne connait que trop peu, et la narration comme le dessin sonnent justes, et sont clairement efficaces. Néanmoins... outre le fait que L'Ascension du Haut Mal de David B. nous avait déjà fait découvrir un monde d'angoisse inexplorée, qui nous avait scotché, et qu'il est difficile d'égaler, il reste qu'une fois la dernière page lue on peut facilement passer à quelque chose d'autre. Et ça, en général, ce n'est pas bon signe. Un bel essai donc, un beau témoignage, mais qui ne nous marquera pas tant que ça. C'est bien dommage.