Le véritable intérêt de cet album est qu’il peut être un point d’accès au domaine de la BD pour tout lecteur, même débutant et ne sachant pas lire. En effet, il ne comporte aucun texte véritable, seulement quelques manifestations de bruits (vibrations diverses, notamment). La mouche est présentée comme l’animal qu’elle est, elle s’agite à cause de ses activités, c’est tout.
Sinon, qu’est-ce qu’une vie de mouche ? Se nourrir, voler, copuler, dormir. Dans cette BD minimaliste, Mandryka montre ces actions avec l’état d’esprit qu’on lui connaît. Son trait est affirmé, le dessin en noir et blanc d’une grande lisibilité et on sent qu’il veut faire passer comme de l’humour sa façon de montrer tout cela aussi simplement : 24 planches (15 x 10,5 cm) comportant deux images chacune, toutes du même format (4/3). Oui, mais qui va s’amuser pour de bon d’un matériau aussi simpliste ? Cette vie de mouche est sans surprise, si ce n’est sa chute qui n’a rien de particulièrement original. En positivant, on peut y voir une esquisse de philosophie de la vie : brièveté et absurdité. On peut néanmoins douter que le lecteur potentiel de cette BD pousse la réflexion à ce point.