Le baron noir est une brillante satire de notre société utilisant les animaux de façon métaphorique. Ainsi le baron noir, redoutable prédateur avide de moutons, pourrait symboliser le patronat ou, en élargissant un chouilla, les banquiers et autres « requins de la finance » (celui-ci parle constamment de quotas à respecter à propos de ses proies) ; les moutons représentent le peuple, tantôt résignés à finir dévorés , tantôt comptant sur l’effet de groupe pour échapper à leur cruelle destinée.
Nous trouvons également tonne de figurants : des rhinocéros policiers, ne faisant pas dans la finesse et frappant sans se poser de question ; une autruche, tête enfouie dans le sable, niant les tragédies qui l’entourent ; un ours médecin qui louche (Aïe, Aïe).
Il est vrai que la lecture d’un album du baron noir en une seule traite peut s’avérer relativement pénible (malgré la qualité des strips), l’humour étant assez répétitif. C’est pour cela que je recommanderais une lecture au-goutte-à-goutte, aidée d’une invention très pratique que l’on nomme marque-page.