Album jeunesse publié en collaboration avec Le Louvre, ce "Cheval qui nous voulait plus être une œuvre d'art" propose une ballade ludique dans le plus célèbre musée du monde. Mais si le dessin élégant et inspiré d'Olivier Supiot séduit immédiatement, l'intrigue, qui relève du prétexte, peine à intéresser, petits ou grands.


Album classique par son format s’il en est - 48 pages cc - et s’adressant par là explicitement aux enfants, Le Cheval qui ne voulait plus être une œuvre d’art résulte d’une collaboration entres les éditions Delcourt et celles du Louvre. Objet institutionnel donc, dont les planches originales, d’Olivier Supiot, sont actuellement exposées à Blois, jusqu’au 4 mars 2017.


L’ouvrage raconte l’escapade d’un cheval, le jour de fermeture du musée, le mardi. Mais ce n’est pas de n’importe quel cheval qu’il s’agit. Non : c’est du cheval blanc de Géricault dont il est question ! Et le voilà hennissant, sorti de son cadre, à gambader gaiement au milieu des galeries désertes, discutant au passage avec d’autres œuvres et "personnalités" mythiques du Louvre. Et dans sa quête de liberté, qui procède ici de la confrontation à ce que l’art offre de plus saisissant, notre cheval semble parfois lui-même succomber au syndrome de Stendhal, victime d’hallucinations aussi poétiques que merveilleuses.


Excellente idée de départ, cette fuite du cheval se révèle rapidement n’être qu’un simple prétexte au passage en revue des grands jalons du musée parisien. Si la dimension pédagogique de l’entreprise est à saluer - un dossier à la fin de l’album explicite et situe les références qui scandent la pérégrination du cheval - on regrette néanmoins qu’il n’y ait pas de réelle construction d’une intrigue à partir de cette amorce. Peu de chance que de jeunes lecteurs s’investissent du coup dans une histoire qui avoue d’elle-même rapidement ses limites.


Reste un graphisme de toute beauté dont le trait et la couleur ne manqueront pas, eux de séduire les lecteurs. De quoi magnifier certaines rencontres et quelques apparitions. Le travail d’Olivier Supiot s’avère à ce niveau tout bonnement remarquable et on a plaisir à découvrir l’imaginaire du Louvre ainsi sollicité et revisité, avec humour, et de manière globalement ludique.


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seleniel
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le 9 févr. 2017

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