Et voilà, la suite de la purge L'Onde Septimus. Et j'ai l'honneur d'annoncer que Le Cri du Moloch est aussi une purge. En toute franchise, le contraire m'aurait étonné.


Mais cet album a tout de même réussi l'exploit de faire pire. Eh oui, parce que aussi nul que soit L'Onde Septimus, les pages assurées par Antoine Aubin sont graphiquement très réussies (d'ailleurs, c'était le seul truc à sauver de l'ensemble !). Ce qui ne manque pas de faire un contraste malheureux avec celles "assurées" par Etienne Schréder. La cupidité de Dargaux ne pouvant aller qu'avec une rapidité d'exécution sentant bon le bâclage total, Aubin n'a pas participé à cet opus (trop perfectionnisme, donc trop lent, donc faisant rentrer moins vite les sous-sous dans la popoche !), mais par contre, Schréder si.


Dans son entreprise de nullité visuelle, il a été "aidé" par un type décidé à être aussi nul que lui, un certain Christian Cailleaux (il est peut-être bon ailleurs, je ne le connais pas ce monsieur pour affirmer quoi que ce soit sur son talent en général, mais là, dans le cas qui nous concerne, il est nul !). Les visages des personnages n'ont aucune expressivité et, parfois, leur apparence peut changer d'une page à une autre. Les décors, si on peut les appeler ainsi, se résument assez souvent à des fonds monochromes. C'est pitoyable. Dire qu'il m'arrivait, lorsque je lisais un Jacobs, de m'arrêter quelques instants pour prendre le temps d'admirer certaines cases (comme devant des tableaux de maîtres dans un musée !), tellement c'étaient des chefs-d’œuvre incroyables. Là, j'ai juste eu envie d'en finir au plus vite. De toute façon, il n'y a rien à voir, sauf si vous aimez contempler du gris, du jaune ou du bleu tartiné n'importe comment, pour en foutre le moins possible.


L'histoire ? Ben, comme on ne change pas une équipe qui perd, Jean Dufaux revient encore une fois au scénario avec un machin alambiqué, incompréhensible, qui croit pouvoir donner l'apparence de la complexité à ce qui est en fait du vide et du décousu (non, la complexité, la vraie, au sens noble du terme, c'était chez Jacobs, qui prenait le temps de bien tout expliquer tout en créant quelque chose de crédible et d'approfondi !). Et remonter la piste d'un suspect en s'arrangeant à lui faire acheter un objet très cher à une vente aux enchères (en osant en plus y mêler le nom de Jacobs, rien que ça !), ils n'ont vraiment pas trouvé plus débile comme incohérence ?


Ah oui, faire apparaître la reine Elizabeth, d'accord, je veux bien, mais par contre, la mettre dans la situation de quelqu'un qui gère des discussions de crise, euh non... non... Elle ne peut pas endosser ce rôle. C'est celui du gouvernement, des autorités militaires, des services secrets, mais pas du monarque.


Ah oui, et Olrik, c'est le gentil... ouais, ouais... il sauve tout le monde à la fin parce que c'est trop un altruiste... En plus de déféquer sur Jacobs, cet album prend les lecteurs pour des cons.


Et comme si cela ne suffisait pas de mêler le mythique La Marque jaune à cette horreur, l'excellent Le Mystère de la Grande Pyramide est aussi une victime ici (ouais, l'onde machin-chose serait liée à Abdel Razek... mais, ça n'a aucun sens ; c'est juste un prétexte bidon pour se faire du pognon sur un autre Jacobs !).


Je n'ai plus du tout envie de m'étendre dessus, sinon je sens que je vais m'énerver encore plus...

Plume231
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le 8 juil. 2021

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Plume231

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