Le Deuil de la famille - Batman, tome 3 par Kab

Encore un long arc pour Batman qui subit de gros événements. Après la cour des hiboux, voici le retour du Joker. Scott Snyder ne ménage vraiment pas son héros et cette fois encore ce n’est pas sur l’aspect physique des choses qu’il va jouer mais bien sur sa psyché. Le Joker revient et il est plus dangereux que jamais ou devrais-je dire plus amoureux. Il veut récupérer Batman pour lui tout seul, loin des membres de la famille que Bruce s’est recréée et souhaite retrouver sa place de vilain numéro un et non un parmi tant d’autres, comme il avait tendance à le devenir.
Comme souvent quand le Joker apparait, il prend toute la place, vampirisant même celle du héros et Snyder est un des nombreux scénaristes à tomber dans ce piège. Le Joker prend une ampleur telle sous sa plume que Batman et l’intrigue sont relégués au second plan.
J’ai bien senti l’envie d’écrire le clown de Snyder, son désir d’en faire une version plus sombre encore que celle du film de Nolan et je trouve qu’il réussit à merveille. Son Joker est de toute beauté, ses dialogues sont succulents et le personnage est dans une grande grande forme. On voit aussi l’envie du scénariste de suivre les pas d’Alan Moore puisqu’il reprend la version de Killing Joke lorsqu’il parle des origines du Joker. Un héros ou vilain seul n’ont jamais fait une bonne histoire.
Si la note d’intention est bonne, le Joker revenant pour détruire la bat-family, le résultat reste tout de même un peu décevant. La montée en puissance ne se fait pas trop sentir. Batman se fait balader d’un bout l’autre sans jamais pouvoir vraiment réagir. Il ne fait que suivre des pistes bien obscures et sans réelle logique pour moi. De même, l’alliance de certains vilains me semble bien difficile à avaler.

En plus, l’arc (ou plutôt l’évènement) souffre encore une fois de longueur à mon humble avis. Il aurait fallu enlever au moins un épisode pour gagner en dynamisme comme pour l’arc précédent. Il faut que Scott Snyder apprenne à finir ses intrigues de manière convenable et non pas évacuer le tout en cinq pages. Ça nuit toujours autant à la crédibilité de la menace. Le titre de l’arc est un clin d’œil assumé un peu grossier mais sympa. Par contre, j’aurais bien aimé voir plus d’interaction de la famille . On ne les voit que trois fois dans deux ou trois cases sur cinq épisodes. C’est bien trop peu et en plus, la fin montre bien le peu de confiance qu’ils ont envers leur mentor ne lui laissant même pas une chance de s’expliquer préférant s’éloigner de lui.

Si vous avez en plus fait comme moi la lecture en mensuel, il y a un fort sentiment de répétition car les tie-in sont tous plus ou moins les mêmes (comme pour la cour des hiboux) avec un personnage interchangeable, ce qui est bien dommage.

Au dessin, c’est Greg Capullo qui est aux manettes et comme toujours, il est aussi excellent. Un régal qui continue de durer. Moi, ça me plait !