C'est la blague d'un mec qui veut tuer des gens.

Parmi les annonces qui avaient été faites pour le New 52, celles qui donnaient la part belle à l'équipe créative de Batman ( Snyder / Capullo) étaient les plus réjouissantes.
Après, Scott Snyder est loin d'être mon scénariste préfèré (ça doit être le nom de famille qui m'emmerde lol).
Je ne sais pas , y a toujours un petit truc qui fait que j'ai du mal à entrer dans ses histoires.
Sur "American Vampire", il m'a fallu un bon tome pour commencer à apprécier.
Sur Batman, le problème est tout autre.

Rappelez vous le premier volume de "la cour du hiboux" , quasi parfait, une véritable osmose entre le scénario , les dessins sublimes de Capullo, l'encrage de Glapion et les couleurs de FCO.
Un vrai bonheur, brisée par une conclusion d'intrigue somme toute décevante.
Et c'est ça le vrai point litigieux chez de Scott Snyder ( ou de ce qu'on lui demande de faire, c'est à dire du buzz, encore du buzz et toujours du buzz) : nous faire entrevoir des pistes intéressantes et faire machine arrière toute une fois qu'on arrive à la fin (ou pire, ne même pas assumer son propos)

Du coup, pour ce 3eme tome , mon attente était moindre.
J'ai toujours aimé le Joker et j'avais envie de voir la version de Capullo.
Pour le scénario, je jugerais sur le tas sans en attendre une révolution.
D'ailleurs, soyons clair (et attention, je vais un peu spoiler), il n'y aura aucun deuil dans la famille Batmanienne.
Et on s'en fout complètement. Le coup des morts, que ça soit chez Marvel ou DC, ce n'est plus un argument de vente.
On est loin des chocs qu'avaient pu provoquer celles de Jean Grey ou Gwen Stacy car comme tous lecteurs avertis, je sais très bien que dans la plupart des cas, ils reviendront.
Après, une mort peut être touchante et vraiment servir un scénario mais malheureusement, c'est rarement le cas (la dernière réussite est peut être celle de Captain America , véritable conclusion à Civil War)

Non ici, le vrai sujet c'est le Joker. Un des rares vilains omniprésent qui réussit à être toujours aussi passionnant.
Il colle parfaitement à l'univers de Batman et sa folie, grandissante d'année en année, en fait le Némésis parfait du Dark Knight.
Le seul qui peut lui foutre les jetons , à lui et à son entourage.
D'ailleurs ce qui est intéressant , ce n'est pas vraiment de savoir s'il connaît ou pas l'identité de Batman et de ses coéquipiers, c'est surtout ce besoin viscéral de booster son ennemi de toujours , de lui redonner une seconde jeunesse pour retrouver son adversaire d'antan ( et dire que c'est son entourage qu'il l'adoucit n'est franchement pas idiot)
Ce n'est certes pas novateur mais c'est assez bien foutu pour rester captivant.
D'ailleurs , la scène où Bruce Wayne va à Arkham et lui montre la carte résume à elle seule la psyché du Joker : Seul Batman compte.
Tout le reste du récit est construit sur de la paranoia et le mensonge (déjà dans le titre) mais pas sur une réelle inquiétude de la part de Batman.

Et côté dessin, c’est toujours aussi impeccable.
Capullo assimile parfaitement l'ambiance de la série sans en faire une pâle copie de ce qu'il faisait sur "Spawn".
Seul les parties de Jock déçoivent. Elles sont aussi vite torchées qu'elles sont inutiles au récit.

Alors oui, le récit est bourré de défauts. On peut trouver l'intrigue un peu bancal , tiré par les cheveux mais Snyder a réussit à poser une nouvelle pierre à l'édifice du Joker.
Le rythme et le dessin fait que j'ai passé un bon moment de lecture , certes pas original pour un sous mais je crois qu'il faut arrêter de croire que Scott Snyder va nous changer Batman à tout jamais ( et même si c'était le cas , on sait tous très bien que ça ne durerait pas longtemps )