Le destin d’un homme se joue parfois sur un seul et unique moment-clé. L’agent Nitz met enfin la main sur l’élément déclencheur susceptible de relancer son enquête sur le chef Red Crow. L’agent infiltré Dashiell Bad Horse remue ciel et terre pour mettre la main sur l’assassin de sa mère, et l’officier Falls Down endure quant à lui une bien étrange captivité… Seul Dino Poor Bear semble bénéficier d’une accalmie dans son quotidien plus désinvolte. Prairie Rose dissimule encore bien des secrets.

Nous étions restés sur un tome quasiment parfait, sur une histoire d’amour balayé de la main par Jason Aaron entre Dashiell et Carol, et avec la révélation : l’identité du tueur de Gina Bad Horse ! Et quelle ne fut pas ma surprise en découvrant qu’il s’agissait de Catcher. Le Lakota complètement barré pensant pouvoir parler aux esprits du tonnerre. Par contre sans surprise, malgré que ce tome soit excellent, passé derrière le tome 7 lui fait du mal.

Comme d’habitude, lorsque Jason Aaron part un peu hors de l’histoire principale, ou qu’il met l’accent sur un personnage annexe, nous avons le droit à d’autres dessinateurs que R.M. Guéra. C’est donc le cas dans ce huitième volume. L’histoire sur le shérif Karnow est l’œuvre de Jason Latour, style très brouillon, très vilain. Et l’histoire sur Nitz est dessiné par le récurrent Davide Furno.

La première histoire met donc l’accent sur le shérif de White Heaven : Whoster Karnow. Alors en plus d’être graphiquement assez pauvre, j’avoue être un peu perplexe quand à l’utilité de ce chapitre. Le personnage n’est apparu que quelques pages sur 8 tomes jusqu’à maintenant, et surtout son historie ne semble pas vraiment se connecter au reste de la saga. Enfin pour le moment, car Jason Aaron nous a habitué à faire en sorte que tout soit lié ; Et la dernière case nous laisse à penser que nous verrons bientôt ce prétentieux impuissant, ne vivant qu’à travers son riche passé (inventé ou non) débarquer à Prairie Rose.

La seconde histoire est centrée sur la chute de Nitz. La mort de son collègue en poste avec lui sur l’enquête de Red Crow est la goutte de trop et il se retrouve sans emploi. Son supérieur ne pouvant plus couvrir sa vendetta personnelle contre le chef tribal des Lakotas. Le chemin menant jusqu’à la gueule de bois est alors la seule qui s’offre à lui. L’alcool faisant le nécessaire pour amener les idées noires. Malheureusement, même saoul, Nitz reste un lâche et un lâche n’est pas capable de franchir la ligne qu’il imagine. Une opportunité d’en finir va se présenter à lui, mais la seule chose que cela va lui apporter, en plus d’une chance inimaginable, ce sont l’espoir et des moyens énormes de prendre sa revanche sur Red Crow.
Bizarre de voir Aaron donner autant de chance et d’espoir à Nitz. Cet agent pourri du FBI. Il est détestable à souhait et nous espérons tous secrètement qu’il se prenne une balle perdue dans un chapitre. Et pourtant, Jason Aaron le rend encore plus fort, plus inquiétant pour Prairie Rose et Red Crow, ce dernier même s’il également un fruit pourri fait parti de la réserve. Réserve sur laquelle le malheur s’abat tellement puissamment que l’on ne résiste pas à soutenir tous les habitants mêmes les plus vils. Donc, avec ce qui arrive à l’agent Nitz, on sent que l’étau se resserre davantage sur Red Crow. Difficile de voir un mec comme Nitz avoir tant de chance.

Après les épisodes #45 à 49 correspondent à une seule et même saga : Le Prix du Salut ! Excellente saga avec des sauts dans le temps, sur une courte période, de la part d’Aaron, et des d’histoires différentes en même temps, ce qui donne pas mal de rythme à notre lecture. Et au dessin nous retrouvons enfin, dans ce tome, le trait si propice à la série de R.M. Guéra, tellement expressif, dépeignant si bien la misère et la médiocrité de Prairie Rose et ses habitants.
On y découvre un Dashiell et un Red Crow proches comme jamais, je dirais presque comme père et fils. De plus, Dash semble totalement clean et calme. A croire que son séjour mystico-fantastique dans cette tente avec le shaman lui a fait beaucoup de bien. Un nouveau Dashiell Bad Horse en somme. Et cette nouvelle relation lui offre, et lui ouvre une voie royale tout près de Red Crow, au grand dam de Shunka. Et Red Crow va avoir très vite besoin du soutien de Dashiell. En effet, son poste de chef du conseil tribal est contesté par son ancien mentor : Hassel Rock Medicine ! Mais Dashiell est-il si fidèle qu’il lui promet ?
A côté de cela on suit Carol. La fille de Red Crow, elle aussi, a écarté tous ses démons : sexe, drogue… Et le moins que l’on puisse dire, c’est que lorsqu’elle n’est pas anorexique, vêtue comme une prostitué et droguée jusqu’au bout des lèvres, elle est diablement belle ! Là aussi c’est une résurrection pour elle. Elle a accepté le rôle que lui propose Grand-Mère Poor Bear et semble s’épanouir, même si l’absence de Dashiell se fait de plus en plus sentir. Cependant, la belle va avoir un nouveau prétendant en la personne du jeune Dino, oui le revoilà enfin, avec son œil en moins. Le jeune homme va tout faire, tout mettre en œuvre pour la séduire, lui faire plaisir. La chute n’en sera que plus rude…
Enfin, on découvre quel sort Catcher réserve l’agent Falls Down. Et, comme souvent avec lui, sous l’effet de ses hallucinations sur les Êtres du Tonnerre, il décide de le mettre à l’épreuve après avoir avoué le meurtre de Gina au policier. Proche de la mort, Franklin Falls Down va, grâce à une personne qu’on n’attendait pas, réussir l’épreuve que lui impose Catcher. Ce dernier va alors poser son attention sur Dashiell. Et à partir de là, tout va partir en sucette !

Bref, excellent tome encore une fois. Surtout avec l’histoire principale (les deux premières n’étant pas très marquantes) qui fait, vraiment pour le coup, prendre une grande avancé à la trame principale avec Dashiell, Red Crow, Carol et Catcher. De nouveaux statu quo, de nouvelles relations, pour, sans doute dans un futur proche, un grand chamboulement dans le paysage de Prairie Rose. Jason Aaron arrive à redonner un nouveau souffle, pas forcément obligatoire tellement cela était bon, pour emballer davantage le lecteur. Les changements à venir apporteront encore davantage à cette saga pourtant déjà si intense, si puissante, si excellente.
Romain_Bouvet
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le 18 janv. 2014

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Romain Bouvet

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