Lorsque j'avais acheté Le Rayon noir à sa parution, j'étais resté sur une impression plus que mitigée. Je ne l'ai plus jamais relu jusqu'à récemment. Si l'idée de départ de transformer des blancs en noirs pour mettre en avant la question du racisme est très peu originale, elle pouvait permettre, connaissant le talent des auteurs, de faire quelque chose de très valable. Or il n'en est rien. On les sent frileux. On a constamment la sensation qu'ils n'osent pas aller au bout de leur propos.
La moitié des habitants de Champignac devient noire, mais si le racisme des villageois restés blancs est latent, il n'est pourtant pas frappant. Il y a bien une bagarre générale, mais ça se termine par "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et finalement personne n'est raciste à Champignac. Bref, Champignac c'est un peu le village des Schtroumpfs quoi. On peut donc dire que cette fois-ci Tome & Janry sont passés à coté de leur sujet. Et puis coller Vito Cortizone à Champignac était sans doute destiné à faire un effet de comique de répétition, mais ça ne fonctionne pas tant cela paraît exagéré.
Heureusement, ils ont su se rattraper brillamment avec l'album suivant.