Arthur et Mera, toujours très compliqué

Gros fan d’Aquaman, j’ai particulièrement aimé le run de Dan Abnett durant ce Rebirth. J’étais d’ailleurs assez déçu de le voir quitter le titre, surtout après tout ce qu’il a construit comme intrigues politiques autour du personnages et de ceux qui l’entoure, surtout au niveau du royaume atlante, dans lequel il a mis un sacré coup de pied. Mais en seulement un tome, Kelly Sue DeConnick est parvenue à merveilleusement bien prendre la relève !

Après son combat victorieux contre Namma, la Mère Sel, Aquaman part en quête de se souvenirs. Il rencontre une autre mère, celle de tous les Requins, une entité millénaire qui l’aide à se frayer un chemin dans les méandres de la mémoire. Mais le temps presse pour le roi de l’Atlantide car Black Manta refait surface, et lui n’a rien oublié de la haine qu’il voue à Arthur Curry.
Arthur Curry : Aquaman ou la nouvelle série qui rassemble les épisodes consacrés au plus aquatique des super-héros, écrits par Kelly Sue DeConnick (Captain Marvel, Ghost, Bitch Planet). La scénariste américaine, aussi connue pour ses adaptations de mangas en anglais comme Fruit Basket ou Slam Dunk, s’empare de la légende atlante pour lui donner une véritable teinte de mythologie nordique, entre Dieux et démons ancestraux, magnifiée par le trait de Robson Rocha (Green Lantern, Batman VS Deathstroke).
(Contient les épisodes #48 à 55 et annual #2)

Après les événements du second tome de New Justice, Arthur est considéré comme mort par ses proches et par le monde, suite à son sacrifice. Mais en réalité il se réveille, amnésique, dans le village de l’Eau Tacite. Devenu « Andy », il s’occupe tant bien que mal sur cette île tout en découvrant, en réalisant l’existence d’êtres incroyables, comme Namma, la Mère Sel, épouse du Père Mer.

Une Namma qu’Andy va être amené à croiser alors qu’il cherche à retrouver les traces de son passé. Aidé par les autres habitants de l’île de l’Eau Tacite, qui s’avère être d’anciens dieux mineurs, Andy retrouve ses pouvoirs ! Il a devoir continuer son voyage, et croiser une autre entité divine millénaire, avec la mère de tous les Requins, pour tenter de retrouver tous ses souvenirs.

Mais Aquaman est-il vraiment prêt à retrouver la mémoire ? A tout se rappeler ? Surtout les derniers événements avec Mera ?

Toujours est-il qu’il retrouve toute sa mémoire, tous ses souvenirs, et se prépare à amarrer à Amnesty Bay, en compagnie des anciens dieux prisonniers de l’île de l’Eau Tacite, mais également de Caille. C’est la fête à Amnesty Bay, tout le monde était ravi de revoir Arthur. Même Wonder Woman est présente pour fêter le retour de son ami. La fête se fait cependant sans Mera !

Une vive tension existe entre les deux personnages, et ni l’un ni l’autre ne semble vouloir faire le premier pas, pour tenter, déjà, simplement, renouer le dialogue. Même la grossesse de Mera ne fait pas changer notre héros d’avis. Il faut dire qu’Arthur est occupé à trouver un endroit où loger tous ses nouveaux amis, alors que Mera prépare son mariage !

Alors que ces anciens dieux doivent apprendre à vivre avec des humains, une ancienne légende locale se rappelle aux habitants en prenant littéralement vie ! Amnesty Bay devient la cible d’une créature cauchemardesque ! Et comme si cela ne suffisait pas, Black Manta fait de nouveau parler de lui, avec une arme incroyable, lui ayant été offerte par Lex Luthor !

J’aime bien Black Manta, mais on le voit un peu trop en ce moment. Certes le bestiaire d’Aquaman n’est pas du niveau de celui de Batman ou de Flash, mais il y a quand même de quoi faire. Cela devient un peu répétitif, d’autant qu’on le voit régulièrement dans Justice League dans le même temps.

Il n’en demeure pas moins que ce second tome est d’un grand plaisir de lecture. Kelly Sue DeConnick continue de nous proposer des histoires plus fantastiques que politiques, mais toujours avec beaucoup d’émotions. Je regrette néanmoins un final qui fait un peu trop « Power Rangers ».

Graphiquement, je retient surtout Robson Rocha et Viktor Bogdanovic. Ce dernier a un style qui se rapproche toujours un peu plus de Greg Cappullo. Difficile de faire meilleur modèle, et franchement c’est super beau. Robson Rocha c’est très vivant, bourré d’action, sans fausses notes. Vraiment deux excellents artistes. Il faut bien reconnaître qu’il n’y a eu que d’excellents dessinateurs sur Aquaman depuis les débuts de Rebirth.

Bref, un excellent deuxième tome, avec le couple Arthur/Mera qui revient au centre de l’histoire de la série. Des intrigues prenantes, riches, avec des personnages passionnants et justes.