Théoricien sympathique et populaire du neuvième art, Scott McCloud n'en restait pas moins un conférencier tête à claque, racolant auprès de tout les wannabe Neil Gaiman son bouquin expliquant la vie, le cosmos, et plus si affinité.
Il était tant pour lui de montrer qu'il ne savait pas qu'aboyer mais aussi mordre.
Véritable rat de bibliothèque, Scott McCloud utilise ici tous les styles et influences qu'il a vu pour construire un récit sur le temps, l'art, l'amour, ect,...enfin que des trucs abstraits et un peu chiant quoi, mais j'y reviendrai plus tard car ce qui est intéressant ici, c'est la façon dont il l'a fait. Via un trait épuré (mais hélas, manquant un peu de personnalité), Scott McCloud fait un pont entre la BD asiatique et européenne. Apportant à ses dessins une profondeur spatiale et temporelle (pour les modeler totalement vers la fin), comme on peut le voir dans des BD comme Watchmen, mais découpant ses scènes et les mettant en valeur comme un manga, à ce niveau-là, quand le gars fait de la poterie, on croirait lire Akira. En ressort un résultat, de prime à bord, déroutant, et finalement peu naturel, on ne sait pas trop ce qu'on lit, et on doute que cela deviennent un standard de narration par la suite. Néanmoins ça donne ça petite identité au bouquin et le rend sympathique.
Hélas contrairement à ses confrères roi du découpage séquentiel, Scott McCloud ne s'est pas prit une bombe H sur la tête et n'a même pas prit de LSD, je pense que ce qu'il a du faire de plus grave dans sa vie, c'est voler un bonbon à la boulangerie.
Ainsi, reprenant de façon frontal la structure du Faust de Goethe (on est théoricien, ou on ne l'est pas), Scott McCloud remplit son récit de personnages clichés, de dialogues bidons sur l'amitié et d'événements bateau quand ce n'est pas bâtard (la fin?!). En témoigne ce personnage de la girl next door totalement fantasmé et transparent, ne servant qu'à dépuceler (au sens propre comme au littéral) son héro...
Néanmoins, il y a quand même des réflexions sur l'art, l'espace et le temps, qui même si elles ne sont pas totalement abouties, restent assez intéressantes et finalement trop peu abordé. Allié à cette structure narrative hautement onanismé par son auteur, ce pavé graphique en ressort donc avec les honneurs, tout en restant très loin de la maestria d'un Watchmen ou d'un Akira.