le 1 avr. 2015
Entre Michel-Ange et Faust
Scott Mc Cloud s’est rendu célèbre pour ses BD-essais sur les possibilités de la BD, et il signe avec Le Sculpteur sa première fiction majeure, un roman graphique. L’histoire d’un homme confronté à...
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Alors bien sûr, cette monumentale BD se lit très bien, et l'on passe même à maintes reprises de bons moments, comme dans certains films de Woody Allen (le milieu intello juif new-yorkais) pas tellement réussis, mais pas complètement ratés non plus. Les personnages sont attachants, et ont même, dans les meilleures pages, une vraie épaisseur (à défaut de profondeur) grâce à de petits détails sympathiques (les formes à la fois enfantines et rondouillardes de Meg, les pulls jacquart d'Ollie, les souvenirs d'enfance des uns et des autres...). Bref, la narration est efficace, entre coups de poings et moments de tendresse, ce qui, hélas, fleure bon son atelier d'écriture, sa recette imparable made in USA. On se laisse gentiment manipuler les soirs de fatigue, et on se rebiffe au matin, honteux d'avoir versé des larmes aux moments calculés (un peu comme dans un mélo de Clint Eastwood...).
Mais voilà, comme ce bon vieux Clint, Scott McCloud est trop bavard. Il en fait trop, il en dit trop, il surligne trop, il semble clamer à chaque page : voyez comme je me débrouille bien ! Voyez comme je vous embarque !
Attention "spoiler", la suite dévoile le contenu du livre.
Sur le plan graphique, il aurait gagné à ne pas montrer la dernière sculpture de David. Entre nous, si c'est pour réaliser une madone à l'enfant géante qu'il a donné son âme au diable, c'est un sacré gâchis. Le musée d'Orsay est plein de ce genre d'art pompier, et ce depuis le 19e siècle....
Sur le plan narratif, il aurait mieux fait de laisser dans le vague les détails de la tractation entre David et Lucifer, incarné par son vieil oncle. Les discussions autour du jeu d'échec à l'instar de celle des pages 105 et suivantes, spéculant sur les détails de la dernière heure et les connaissances de la Grande faucheuse, sont affligeantes. Un peu de mystère enfin ! C'est là que loge le rêve.
Enfin, pourquoi tuer Meg et l'enfant qu'elle attend avant David ? Rien dans l'économie du récit ne tendait vers cette fin. Elle semble aussi déplacée que les quelques jours d'euphorie que les amoureux arrivent à vivre avant le couperet final (comme si la proximité d'avec la mort donnait miraculeusement aux gens torturés l'envie de vivre des plaisir simples comme "la première gorgée de bière" de l'ami Delerm !) . En gros, à partir de la page 373, le récit part en vrille, tout en excès et mièvrerie, et la mort de Meg enceinte n'est qu'un tire-larmes de plus.
Créée
le 28 mai 2015
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